Pour vous, râleurs treizistes

Ce modeste article s’attaque à quelques petites choses qui ne tournent pas rond dans les têtes de quelques treizistes. Je mets mon armure et je me lance.

Le rugby à XV, ce démon

Cette petite news anodine sur Frédéric Michalak qui participe au camp de préparation des Roosters a réveillé certains « treizistes » aux idées d’un autre temps. Les réactions qui oscillent entre « il va couper les oranges » et « il vient tout nous piquer » ont eu le don de m’agacer. En 2020, la guéguerre subsiste. Principalement dans la tête de certains qui entretiennent depuis trop longtemps ces rancœurs tenaces. Sans vouloir juger l’Histoire sur le fond, regarder la situation de notre sport aujourd’hui à travers le prisme de l’âge doré du rugby à XIII n’a pas de sens. Ce n’est pas parce qu’à une époque nous étions « tout en haut » que cette position nous est due.

Dans « l’affaire Michalak », ce que je vois, c’est un sportif connu et reconnu français qui s’intéresse à notre sport préféré méconnu. Alors soyons plutôt contents et utilisons cela pour essayer d’élargir notre audience.

Je préfère mon village que la NRL

En parlant d’élargir notre audience, quoi de mieux que le meilleur rugby à XIII au monde pour le faire, la NRL. Et chance pour nous, ce championnat est diffusé à la télé française depuis des années. Malheureusement, là encore, certains n’arrivent pas à s’en réjouir. Faut-il s’en contenter ? Bien sûr que non, mais il est quand même appréciable de pouvoir montrer ce qui se fait de meilleur à XIII. Et c’est par ce biais que nous attirerons de nouveaux fans. Mais tristement, nos chers camarades de beIN SPORTS subissent l’acrimonie de ceux qui ne veulent qu’une chose, le retour des Dragons à la TV. Pas de la Super League, des Dragons. Alors oui, je suis évidemment pour que les matchs des Dracs soient diffusés mais cela n’est pas un dû et encore moins un complot s’ils ne sont pas diffusés. La chaîne L’Équipe, en temps de pandémie, avec peu d’autres sports à diffuser, à des coûts minimes voire inexistants, nous a donné notre chance. Apparemment, l’essai n’a pas été transformé. Ne baissons pas les bras, retournons y et appuyons nous sur ce qui existe : la NRL.

Pour conclure sur ce sujet, j’ai intégré Treize Mondial pour parler de la NRL, ce qui me semblait de toute évidence la compétition à laquelle tout le monde s’intéressait… Raté. Je fus, je suis et je serai toujours surpris que la composition d’un club de DN fasse plus de vues qu’un article de fond sur la NRL. Tout le monde aurait pourtant beaucoup à y apprendre juste en regardant.

Casty, Fages, Gigot … « En minimes je lui avais mis un carreau »

Le XV s’intéresse quand même à nous. La NRL est diffusée trois ou quatre fois par semaine à la télévision. A-t-on en France quelque chose sur quoi s’appuyer pour mettre notre sport en avant ? La réponse est oui, évidemment. Les Dragons et le TO bien sûr. Cela dit, quand on parle d’équipes, le monde « extérieur » a besoin de titres. Le TO a besoin d’être en Super League et ils y travaillent. Les Dragons y travaillent. La victoire en Cup est un bon début. Il faudra enchaîner. Quand on voit le nombre d’années au top mondial qu’il aura fallu au handball ou au biathlon pour avoir l’exposition qu’ils ont… La route est longue.

Cela dit, nous avons déjà des joueurs exceptionnels sur lesquels nous pouvons aussi nous appuyer. Ces dernières années, nous avons eu un Rémi Casty qui a joué en NRL et mené les Dracs à une victoire exceptionnelle en Challenge Cup. Victoire que l’on doit en grande partie au talent de Tony Gigot, reparti avec le Lance Todd Trophy (meilleur joueur de la finale). Théo Fages, titulaire à la charnière d’une des équipes les plus dominantes de l’histoire de la Super League.

Cela dit, notre microcosme treiziste fait que beaucoup ont joué avec ou contre ou connaissent celui qui connaît celui qui lui a marché dessus en cadet. Et ces joueurs aux carrières et accomplissements hors du commun ne jouissent donc pas de l’aura ou du respect qu’ils mériteraient. Avec pour exemple les sorties controversées de Tony Gigot et Rémi Casty des Dragons ou le relatif anonymat de Théo Fages. Il s’avère donc compliqué de mettre en avant ces joueurs pour le monde si nous n’y croyons pas nous-mêmes.

Est-ce que nous méritons mieux que la place où nous sommes ? Je n’en sais rien mais en tout cas faire appel au glorieux passé pour le justifier est une erreur.

Est-ce que nous avons ce qu’il faut pour travailler à un avenir meilleur ? Bien sûr, mais la route sera longue, il ne faudra pas perdre de temps avec des conflits inexistants et travailler pour l’intérêt.

Julien Castagnet