Olivier Janzac : « Le professionnalisme et le plaisir sont les clés de la réussite »
Au lendemain de sa signature comme entraineur avec le FC Lézignan, nous avons rencontré Olivier Janzac pour évoquer sa fin de saison avec Villeneuve et son nouveau challenge avec les Meuniers.
Comment analyses-tu cette fin de saison à Villeneuve ?
J’ai vraiment pris du plaisir à finir cette saison du côté de Villeneuve, le groupe possède un très gros potentiel d’autant plus que nous avons fini les dernières rencontres avec uniquement des joueurs formés au club. Avec un effectif très restreint nous arrivons à conclure cette année par deux belles victoires à l’extérieur et une victoire à domicile face au futur champion de France.
De manière plus globale j’ai trouvé que le club possédait de bonnes installations pour s’entraîner et que le projet porté par les dirigeants avait un caractère très humain, c’est ce qui m’a particulièrement séduit dans leur discours. Je ne pensais pas que sur le terrain l’équipe pouvait en si peu de temps adhérer à mon plan de jeu et à mes méthodes d’entraînements mais ils m’ont prouvé le contraire et cela démontre la qualité des joueurs de cette équipe. Je le redis mais le potentiel est énorme dans ce club, il manque simplement un coach qui puisse leur donner des orientations assez claires et précises pour contribuer à poursuivre le bon travail de reconstruction fait jusqu’à présent.
On sait que les dirigeants villeneuvois t’avaient proposé un projet sur 2 ans mais que tu as décliné. Pourquoi ce choix ?
Malgré le fait que le projet me plaisait beaucoup, le trajet que je devais effectuer pour me rendre aux entraînements ne me permettait pas pour des raisons professionnelles et familiales de continuer. Pour quelques semaines j’avais accepté mais il n’était pas possible pour moi d’effectuer quatre heures de route pour me rendre à Villeneuve durant toute une saison.
Je continue néanmoins de garder de très bonnes relations avec eux, nous nous étions d’ailleurs mis d’accord de ne pas communiquer sur mon refus (qui remonte à plusieurs semaines) afin que le club puisse travailler sereinement en coulisse sur la création d’un nouveau staff afin d’éviter cette agitation lorsque les joueurs et le public se demandent qui sera le nouvel entraîneur la saison suivante.
Tu as décidé de signer du côté de Lézignan pour cette prochaine saison. Peux-tu nous expliquer comment cela c’est passé ?
Les dirigeants de Lézignan m’ont en effet contacté pour me signifier que mon profil les intéressait. J’ai émis le souhait qu’ils s’entretiennent au préalable avec Jamal Fakir avec qui le dossier n’était pas encore bouclé. Une fois l’officialisation de son départ et sachant l’attachement que j’ai pour ce club dont j’ai été joueur et avec qui j’ai été champion de France, sachant également le plaisir que je prends à entraîner j’ai accepté le poste qu’il me proposait. D’autant plus qu’il me faut simplement trois quarts d’heure pour me rendre au stade.
Quelles sont les objectifs fixés par les dirigeants ?
Le club ne m’a pas vraiment donné d’objectifs concrets et quantitatifs tant on sait qu’il est difficile d’être champion à ce niveau. La saison dernière le titre s’est joué à deux petits points entre Lézignan et Limoux, cette saison Avignon et Limoux se sont séparés avec six points d’écart. Le réel objectif pour tout le monde est de prendre du plaisir à nouveau, chose qui s’est un peu perdue ces derniers mois tant la saison a été éprouvante. Il faut que tout le monde, joueurs, staff, dirigeants, supporters et bénévoles viennent au stade avec envie et prennent du plaisir tout au long de la saison.
À partir de quand vas-tu commencer à remplir ta mission ?
Dès que l’officialisation de ma venue sera faite je veux commencer à travailler pour pouvoir rencontrer les joueurs rapidement, faire un point sur le recrutement afin que le programme de la saison soit quasiment bouclé fin juillet. De cette manière tout le groupe pourra profiter du mois d’août tranquillement et le début de l’inter-saison se fera logiquement à partir de septembre.
Justement comment va se passer le recrutement ?
Les dirigeants m’ont laissé carte blanche à ce sujet mais j’estime qu’il est logique que je le fasse avec eux et qu’ils se sentent aussi concernés par le projet. Mais ils souhaitent réellement que ce soit moi qui aie le dernier mot dans ce domaine là.
Est-ce qu’à titre personnel tu te fixes des objectifs pour cette saison ?
Pour moi, et c’est ce que j’avais emmené du côté de Limoux et que j’avais commencé à faire du côté de Villeneuve, et une certaine manière de professionnalisme. Mon bref passage aux Dragons mais surtout les stages que j’ai pu effectuer en NRL au côté de Trent Robinson notamment montrent qu’il est tout à fait possible d’appliquer des méthodes professionnelles dans un milieu amateur ou semi-professionnel. La seule différence et que pour quelque chose qui prendra une ou deux journées à être appliqué chez les pros, sera mis en place en une semaine à notre niveau car ils bénéficient de plus de temps. Il n’y a pas besoin d’être en Super League ou en NRL pour avoir une attitude et une façon de faire professionnelle.
Bien entendu j’ai également envie de prendre du plaisir à entraîner, le jour où je ne ressentirai plus ce plaisir lorsque je suis sur le terrain, j’arrêterai, je ne fais pas ça pour la gloire ou pour des raisons financières, simplement que je prends énormément de plaisir à faire ça.
Et d’un point de vu sportif ?
Comme tout compétiteur je ne m’imagine pas finir 4ème au classement, j’espère bien entendu gagner toutes les rencontres cette saison. Mais d’un point de vue plus global j’espère pouvoir mettre en place des actions au niveau du territoire des Corbières et des villages avoisinants pour développer le club.
Avoir un joueur du talent de Bernard Grégorius, cela doit être sympa pour un entraineur ? En plus c’est un moteur pour le groupe ?
Oui c’est génial d’entraîner ce genre de joueur avec des qualités hors normes, je ferais le parallèle, une année à Limoux j’ai eu Ben Jones. Après je prends tout autant de plaisir à entrainer d’autres joueurs que je vois progresser au fur et à mesure des années, comme Quentin Garrouste que j’ai eu à Limoux et qui a fait une super finale d’Elite 1.
Oui c’est bien d’avoir ce genre de joueurs dans un groupe et il faut que j’en fasse un exemple pour les autres, il a certainement beaucoup de choses à transmettre à tout le monde. C’est un joueur ressource, un vrai plus dans un groupe.