Coupe du monde 2021 : une surprise est-elle possible ?
Cette fois-ci, on y est. Ce weekend du 15 octobre sera celui du coup d’envoi de la compétition la plus prestigieuse du calendrier du rugby à XIII, à savoir la Coupe du monde masculine, mais se tiendront en même temps également les éditions féminines et en rugby-fauteuil. Reporté en 2022 alors qu’il devait initialement se dérouler en 2021, à cause du Covid, le tournoi organisé en Angleterre va débuter ce samedi par un affrontement entre l’ambitieux pays organisateur et les Samoa. Mais la question qui taraude les fans à l’aube de cette compétition est de savoir si une équipe sera capable de battre l’ultra-favorite Australie, et quels sont ces potentiels outsiders.
Il y a, pour la première fois de l’histoire, 16 équipes qualifiées pour cette Coupe du monde, divisée d’abord en 4 groupes de 4. On retrouve l’Angleterre, les Samoa, la France et la novice Grèce dans le groupe A, l’Australie, les Fidji, l’Ecosse et l’Italie dans le groupe B, l’Irlande, la Nouvelle-Zélande, le Liban et la Jamaïque dans un déséquilibré groupe C, et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Tonga, le Pays de Galles et les Îles Cook dans le groupe D. Parmi toutes celles-ci, le verdict est clair pour les bookmakers, puisqu’avec une cote de 9,00 pour les Samoa, troisième favori derrière l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ils ne croient pas à une surprise possible et certainement pas venant de la France et sa cote à 300,00.
Mais derrière l’Australie et sa cote à 1,50, il y a donc la Nouvelle-Zélande, cotée à 4,00. Les Kiwis, vainqueurs en 2008, semblent donc les mieux armés pour pouvoir contrer l’armada australienne, notamment car ils sont tombés dans un groupe aisé avec les faibles Liban et Jamaïque. Le rugby à XIII étant tout aussi populaire que le rugby à XV dans ces deux pays, il est normal de les retrouver comme principaux favoris comparés aux pays européens où cette pratique du rugby à XIII reste beaucoup plus minoritaire que celle du rugby à XV.
Pourtant, l’Angleterre a clairement annoncé qu’elle souhaitait se battre pour le titre, gonflée à bloc par le fait de jouer à domicile. Battus en finale il y a 5 ans par l’Australie au terme de la finale la plus fermée de l’histoire terminée sur un score de 6-0, les Anglais seront évidemment très revanchards et seront portés par leur public pour cette troisième édition de la Coupe du monde organisée uniquement en Angleterre après celles de 1960 et 1970. Malgré tout, la marche à franchir sera très haute pour espérer les voir vaincre les ogres australiens.
En 15 éditions de ce Mondial de rugby à XIII, l’Australie s’est imposée à 11 reprises, dont lors des deux derniers tournois. Seule la Nouvelle-Zélande en 2008 et l’Angleterre en 1954, 1960 et 1972 ont réussi à aussi soulever la coupe. Depuis ce dernier sacre anglais, l’Australie a remporté 8 des 9 Coupes du monde qui ont suivi. Et il est à noter que seule la première édition du Mondial, en 1954, a vu une finale sans l’Australie comme protagoniste. Ne pas retrouver les Kangaroos en finale cette année serait donc un véritable cataclysme. Et il faudra ensuite une performance exceptionnelle de leurs adversaires, quels qu’ils soient, ainsi qu’une contre-perf des Australiens en plus de circonstances de jeu favorables à leurs opposants pour les empêcher de rafler un douzième titre mondial.
Du côté de la France enfin, l’objectif annoncé est d’atteindre les quarts de finale. Finaliste en 1954 et 1968, quand la compétition ne comptait à chaque fois que quatre participants (à savoir France, Grande-Bretagne, Australie et Nouvelle-Zélande), la France est donc le seul des 4 pays à avoir participé à toutes les éditions de la Coupe du monde sans avoir jamais remporté le moindre trophée. Pire, depuis l’ouverture du tournoi à plus d’équipes en 1995 et à l’installation d’un système de qualifications et de phase de poules, la France n’a plus été revue dans le dernier carré. Et il devrait difficilement en être différent cette année. Tout se jouera probablement pour les Bleus lors du troisième match face aux Samoa, après une victoire obligatoire face aux Grecs et une défaite presque inéluctable face aux Anglais. Si jamais ils parvenaient donc à se qualifier pour ces quarts de finale, les Tricolores n’auront alors plus qu’à sortir le match de leur vie pour atteindre les demi-finales de la compétition pour la première fois depuis 1992, ce qui serait un véritable exploit.
Mais pour ce qui est de battre l’Australie, il ne faut pas rêver. Et à part son meilleur ennemi la Nouvelle-Zélande et l’orgueilleuse Angleterre à domicile, rares sont les autres nations de ce Mondial à pouvoir prétendre priver l’Australie d’un nouveau sacre. Mais le sport reste toujours incertain, et une surprise n’est, malgré tout, jamais impossible.