Alexandre Doutres : « Jouer la Coupe du monde 2021 avec l’Espagne »
Nous avons rencontré Alexandre Doutres, centre de Palau et de la sélection espagnole, pour faire le bilan de la saison et évoquer ses ambitions avec la Roja.
Alexandre, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Alexandre Doutres, j’ai commencé le rugby à l’âge de 3 ans à Salses XIII où j’ai fait toutes mes années jusqu’en juniors et j’ai rejoint Saint-Estève, pendant 3 ans avec un doublé en deuxième année, puis une année à Limoux, avant de rejoindre Palau où je suis depuis 5 saisons. En parallèle, je prépare mon diplôme d’expert comptable.
Quel bilan de votre saison avec Palau fais-tu ?
On a mal commencé la saison puis les recrues sont arrivées, les résultats avec et on n’était pas loin de la qualification. A titre personnel j’ai fait une saison correcte. Mon manque de préparation physique pendant l’intersaison et la saison m’a, je pense, empêché de passer un cap. J’essaie d’apprendre de mes erreurs pour la saison prochaine.
Qu’est-ce qui vous a manqué pour accrocher les phases finales ?
On est la seule équipe à perdre 2 fois contre le TO. Le match aller on mène 15-0 à la mi-temps et on perd 20-15. Au Magic Weekend, même histoire on mène 26-6 et en deuxième mi-temps on perd 30-26. Puis idem contre Limoux à la maison, à Lézignan, à Carcassonne, à Avignon on était devant tout le match et on perd. Avec tous ces points laissés en route, à cause peut-être d’un manque d’expérience, de concentration et certainement d’effectif on finit la saison avec 18 joueurs dont 3 quinzistes.
Tu seras toujours à Palau l’an prochain ?
Les deux premières saisons à Palau ont été compliquées pour moi, j’ai été beaucoup blessé et Jean-Claude Touxagas ne m’a jamais laissé tomber, je suis reconnaissant envers lui. Je dois rencontrer les entraîneurs pour faire un point avec eux sur ma saison et pour voir si on continue ensemble.
C’est vrai que j’aimerais gagner quelque chose un jour dans ma vie, et vu les belles choses qu’il s’est passé cette année au club et les rumeurs sur les recrues, l’année prochaine peut être une grande saison. En tout cas si je quitte Palau un jour ce sera soit pour un club de l’Aude pour essayer de gagner un titre ou Salses pour mes copains.
Tu joues avec la sélection espagnole depuis quelques temps, pourquoi avoir fait ce choix ?
Sans doute parce que je n’avais que ce choix là (rires). J’ai fait les sélections françaises U18, U19, universitaire, je n’ai jamais eu la prétention d’intégrer l’équipe de France, je suis très loin du niveau demandé, je préfère rester sur terre. Ensuite quand on m’a contacté pour l’Espagne, j’ai de suite adhérer avec les dirigeants qui sont des passionnés, les joueurs pareils, il y a très peu de moyens mais que des gens qui vivent pour la sélection. Et puis je ne vais pas vous cacher qu’en 3 ans j’ai fait Riga, Malte, Athènes, Moscou, Madrid, Valence…
Aujourd’hui vous cherchez quelques joueurs pour renforcer l’équipe, peux-tu nous en dire plus ?
Oui, la politique espagnole est de faire jouer les espagnols pour les matchs amicaux, mais d’avoir un réservoir d’étrangers pour compléter l’équipe pour les grands rendez-vous. Ça commence par les qualifications pour la Coupe du monde en octobre prochain. C’est pour ça que je lance un appel à tous les joueurs français (il y a déja Torres, Delgado, Munoz, Nègre, Bringuier) qui veulent participer à cela, avec les quelques anglais et les français déja présents ça peut le faire. Surtout qu’à 13 on peut changer de sélection comme de chemise. Même un joueur international français qui a peu de chance d’être avec la France pour les prochaines échéances peut nous rejoindre et il peut aussi revenir avec la France quand il veut.
Comment vont se passer les qualifications pour la prochaine Coupe du monde ?
Il y a d’abord une poule avec la Serbie et la Russie en octobre prochain. Ce sont deux équipes avec des joueurs lourds et durs. Il faut finir dans les 2 premiers. On sera ensuite reclassé dans une poule de 3 équipes où seuls les deux premiers de la poule sortent avec une grosse nation comme la France ou l’Irlande… Si on finit deuxième, elle sera accompagnée de l’Italie et dans l’autre d’une équipe entre la Grèce, Malte et l’Ukraine. Sachant qu’on a déjà mis 40 points à Malte et 60 à la Grèce. Du coup, le plus dur sera de finir premier de notre poule et ensuite tous les rêves sont permis.
Nicolas Jacquemard
