Bernard Sarrazain, président passionné et ambitieux
Nous avons eu la chance de rencontrer Bernard Sarrazain, président du Toulouse Olympique XIII, qui nous parle de son rôle au sein du club, de la saison passée et de celle à venir.
Bernard, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
A l’origine, je suis un entrepreneur de la région Toulousaine avec une société qui regroupe 450 salariés environ et je suis Président de la société professionnelle (SASP) du Toulouse Olympique XIII depuis 2012.
Comment êtes-vous devenu président du Toulouse Olympique ?
C’était par pur hasard. J’ai rencontré un jour un membre éminent du club en la personne de Carlos ZALDUENDO, nous avons discuté et je suis rapidement devenu partenaire du TO. De fil en aiguille, je suis rentré ensuite au conseil d’administration du club et quand Carlos s’est présenté aux élections de la FFR XIII, il a insisté pour que j’endosse le rôle de Président du TO. Au bout de plusieurs mois, j’ai fini par dire oui (rire).
Quel est le quotidien d’un président de club de rugby à XIII évoluant en Championship ?
Il a multiples facettes. C’est d’abord de la gestion, qui est pour moi très importante car c’est la base de tout. C’est aussi de la communication et du relationnel pour faire connaitre le club dans toute la région. Enfin, je discute beaucoup avec les entraîneurs sur le sportif.
Quel bilan faites-vous de la saison passée ?
La saison 2017 est pour moi un petit peu particulière. Nous avons remporté 23 matchs sur 33, ce qui montre que l’équipe a été performante. A coté de cela, nous avions l’objectif de terminer la première phase dans le Top 4 et nous l’avons ratée. Tout s’est joué à 1 point, car nous avons perdu des matchs que nous n’aurions pas dû sur la fin de la première partie de saison, et surtout parce que lors de la dernière journée, Hull KR avait décidé de ne pas faire le travail contre Halifax, et a perdu, nous empêchant ainsi de participer aux « Qualifiers ».
Cependant, nous avons quand même réalisé un très bon exercice 2017. Nous avons connu pas mal de malchance, notamment au niveau des blessures, à un tournant décisif de la saison. Ça n’a pas été simple, et l’équipe a été méritante face à tout cela.
Vous n’êtes pas passés loin de jouer les phases finales pour l’accession en Super League, est-ce un vrai regret ou pensez-vous qu’une année de plus en Championship permettra au club d’être plus solide ?
C’est bien sûr un regret. Je pense surtout aux joueurs qui avaient l’espoir de se mesurer à des formations de Super League et qui n’en ont pas eu l’opportunité. Je sais qu’ils en ont été très malheureux, et moi également. A coté de cela, il y a aussi l’aspect financier puisque les indemnités auxquelles nous prétendons seront moindres que si nous avions accroché cette place dans le Top 4.
Néanmoins, nous avons tout de même joué les premiers rôles dans cette compétition et remporté un nouveau trophée, le 5ème du club en 4 ans, alors que nous étions promus, il faut le rappeler.
Nous allons donc nous servir de cette expérience pour aller chercher la force, la puissance et l’énergie nécessaires pour affronter 2018.
Quelles mesures avez-vous prises pour la saison 2018 ?
Nous avons apporté des éléments nouveaux, comme notre propre salle de musculation, juste à côté du terrain d’entraînement. Notre effectif professionnel est désormais dans les meilleures conditions et s’entraîne 4 jours par semaine, 6 à 7h par jour. Le staff sportif a également été renforcé, tout comme l’équipe avec le recrutement de joueurs de dimension internationale : William BARTHAU, Sam RAPIRA et Eddy PETTYBOURNE. Je pense qu’avec toutes ces améliorations, nous devrions inquiéter pas mal d’équipes en 2018 (sourire).
Quels objectifs avez-vous fixés au staff et à l’équipe pour la saison à venir ?
C’est paradoxal parce que c’est la première fois que je fais ça mais je n’ai pas réellement fixé d’objectif. J’estime que je n’en ai pas besoin car les garçons sont aujourd’hui suffisamment grands, adultes et matures pour savoir où ils doivent emmener le club. Ils le savent tous et se sentent très concernés.
Vous avez recruté William Barthau, déjà comment va-t-il ? Quelles sont vos attentes par rapport au recrutement d’un joueur de sa qualité ?
Il va très bien. Il s’intègre bien au groupe, je ne m’en fais pas pour lui (sourire).
William évolue à un poste qui nous a un peu fait défaut l’an passé, lorsque nos deux titulaires, Stan ROBIN et Johno FORD, ont été blessés simultanément. C’est un joueur de qualité, comme nous avons pu le voir depuis le début de sa carrière, et notamment lors de la saison dernière lorsqu’il évoluait à Londres. Il s’est forgé une belle expérience et je pense qu’il a tout ce qu’il faut pour nous aider à atteindre nos objectifs.
Pouvez-vous nous parler des autres équipes de votre club, quelles attentes avez-vous ?
Comme pour l’équipe professionnelle, je souhaite simplement que toutes les formations du TO représentent de la meilleure des façons le club, de l’école de rugby jusqu’au Juniors. Tous ces jeunes sont des Olympiens de demain et il est important qu’ils soient formés aux valeurs qui nous sont chères : le respect, le travail et la victoire (sourire).
Il y a également la section de XIII Fauteuil qui a réalisé une saison 2016/2017 formidable en faisant le doublé Coupe/Championnat pour la première fois de sa jeune histoire, ce qui a valu à certains joueurs d’être sélectionnés pour participer à la Coupe du Monde, qu’ils ont remporté aussi. Je les ai félicités et je les félicite encore, et je pense qu’ils iront encore très loin.
Enfin, il y a la formation Elite 1, qui compte dans ses rangs beaucoup de joueurs à fort potentiels, dont les pensionnaires de notre Centre de Formation. Je compte sur cette équipe pour qu’elle fasse des résultats cette année. Le début de saison est déjà très encourageant.
Plus globalement quel regard portez-vous sur le rugby à XIII français ?
Le XIII Français semble aujourd’hui se réveiller après une longue période de sommeil. Aujourd’hui, on voit un certain nombre de mesures qui sont prises par la fédération mais aussi par les clubs, auxquelles le TO s’associe, car lorsque nous communiquons, nous ne parlons pas que du club, nous parlons aussi de notre sport en général.
Le Toulouse Olympique vient de fêter ses 80 ans, plusieurs dispositions ont été prises pour célébrer cet événement (film, livre d’or etc…) et nous avons fait en sorte de placer le XIII au cœur du sujet.
C’est à travers toutes ces initiatives, celles du TO et de tous les autres clubs, que nous arriverons à construire quelque chose pour demain, aux côtés bien évidemment de la FFR XIII, pour que notre sport occupe la place qu’il mérite.
Belle interview du président Bernard Sarrazin, j’espère que le Toulouse Olympique XIII fasse une bonne saison en Championship, et s’il soit promu en Super League en fin de saison . Par contre, Nicolas Jacquemard, vous ne lui avez pas poser la question sur les travaux du stade Arnauné, ne regrette t-il pas que le premier projet soit retoquer par les riverains, et donc un futur stade plus petit, que ce qui était prévu au départ ? ……