Qui sont les meilleurs marqueurs d’Elite 1 ?
Le rugby à XIII est avant tout un sport d’équipe, encore plus que la plupart des autres sports collectifs comme le basket et le football où les exploits individuels sont tout aussi prédominants que les tactiques générales.
Pourtant, certains joueurs arrivent encore à se démarquer de leurs coéquipiers et de leurs adversaires en étant plus souvent à la finition que les autres et ainsi en prenant parfois une plus large part dans le succès de leur équipe, du moins d’un point de vue statistique. Ainsi, dans le rugby à XIII et comme dans tous les sports collectifs, à l’exception peut-être de la NBA qui n’hésite pas à nommer avec grand honneur le Meilleur Défenseur de la Saison, l’attaque reçoit toujours plus d’éloges et d’attention que la défense, bien que les deux soient indispensables à la réussite d’une équipe.
Des mêmes points, mais des méthodes distinctes
Il existe aussi une autre différence majeure entre le rugby et les autres, c’est le fait qu’il existe de nombreuses manières d’inscrire des points et que celles-ci ne demandent nullement les mêmes qualités pour y exceller. A l’inverse, pour déterminer les meilleurs buteurs du championnat de France de football, il suffit de compter leur nombre de buts, même les passes décisives n’étant pas véritablement comptées dans le décompte final. Au rugby à XIII, on peut marquer des points par des essais, des pénalités, des transformations ou des drops, 4 manières qui accouchent d’un classement bien différent en fonction des points que l’on privilégie.
D’abord, si l’on regarde d’un point de vue général, l’actuel meilleur marqueur d’Elite 1 est Alexis Alberola de Carcassonne, avec un total de 103 points, divisés en 2 essais, 40 transformations, 7 pénalités et 1 drop. Il devance assez largement son premier poursuivant, Romain Franco, avec ses 76 points pour 19 essais. Alors que l’essai est généralement considéré comme l’arme-maîtresse du rugby, la manière la plus efficace et belle de marquer des points, et donc de gagner des matchs, on se rend toutefois compte que ce sont bien par les transformations que les marqueurs gonflent le plus leurs statistiques.
L’essai, star du jeu mais pas des stats
Ceci est dû avant tout au fait que les joueurs marquant des essais au sein d’une équipe peuvent être assez nombreux, alors qu’il n’y a normalement qu’un seul joueur qui s’occupe des transformations et pénalités. Seules de véritables légendes comme Jonah Lomu en rugby à XV ont pu obtenir le titre de meilleur marqueur d’une compétition grâce à leurs essais seuls. Ceci se reflète ainsi en Elite 1 où Romain Franco de Saint-Estève XIII Catalan, avec ses 19 essais inscrits en 12 matchs est largement en tête du classement au nombre d’essais, devant son camarade Jordan Flovie et ses 11 essais, mais seulement 2ème au classement général alors que Jordan Flovie est 11ème.
Les absents ont toujours tort
Enfin, ce classement a une dernière chose d’injuste, et ceci est commun à absolument tous les sports collectifs, c’est qu’il ne prend pas en compte le nombre de matchs joués par chaque joueur, pour obtenir un ratio de points par match qui serait bien plus précis pour déterminer le véritable poids d’un rugbyman dans les résultats de son équipe. Tout comme dans les autres sports, seul le décompte final est pris en compte, et peu importe que celui-ci ait été réalisé sur deux fois plus de matchs que d’autres joueurs en vérité plus efficaces.
Et là-encore, on retrouve parfaitement illustré ce problème en Elite 1 avec les 56 points inscrits par Lucas Albert, également de Saint-Estève XIII Catalan, mais en 5 matchs seulement, alors qu’il en a fallu 12 à Alberola pour totaliser ses 103 points. Cela revient donc à une moyenne de 11,2 points par match pour Albert, et seulement 9 points par match pour Alberola. Une plus grande efficacité qui ne se traduit donc pas à première vue au classement général des meilleurs marqueurs. Amine Miloudi de Lézignan avec 45 points en 6 matchs est un autre joueur qui peut se sentir lésé par ce système privilégiant la quantité à la qualité.
L’histoire a ceci de cruel qu’elle ne retient que les premiers de la liste, et oublie rapidement toutes les petites subtilités d’un tel classement. A ce petit jeu, c’est donc pour l’instant Alberola qui inscrit son nom au palmarès, tandis que Franco et Albert seront vite oubliés.