Patrice Henrat, le XIII français est malade !
Nous avons rencontré Patrice Henrat, président de Plaisance XIII depuis plus de 30 ans, qui tire la sonnette d’alarme pour le rugby à XIII français ! C’est grave docteur ?
Patrice, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Patrice Henrat, j’ai 71 ans et je suis dans le rugby à XIII depuis 1972 après avoir été un moment dans le rugby à XV.
Vous avez été décoré de la médaille d’or de la jeunesse et des sports, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est une forme de remerciements pour tout ce que j’ai pu faire pour le rugby à XIII qui est toute ma vie ! J’ai aussi eu la médaille d’argent de la fédération. Ce sont des récompenses pour le travail que j’ai pu faire.
Vous êtes président du club de Plaisance depuis 35 ans, pouvez-vous nous présenter votre club ? Combien de licenciés ? Quel palmarès ?
Nous fêtons cette année les 40 ans du club et quand je l’ai repris en 1981 c’était principalement une école de rugby. Notre équipe sénior a seulement 2 ans d’existence et évolue en DN2. Cette année nous avons aussi une équipe de minimes en entente avec le Toulouse Olympique et toujours une école de rugby. Au club il y a environs 200 adhérents et 90 licenciés.
Quels sont vos objectifs sportifs ? Et en termes de développement pour cette saison ?
L’objectif affiché est de tenir et de consolider ce qui existe déjà comme notre équipe sénior mais même ça ce n’est pas évident. Il y a beaucoup de rugby à XV autour de nous, ceci ne nous facilite pas la tâche. Aujourd’hui nous avons le bon nombre de licenciés par rapport à nos équipes et tout le monde peut jouer ce qui est à mon sens l’objectif principal. A titre personnel j’aimerais aussi trouver un remplaçant mais cela ne court pas les rues.
Comment le rôle de président a évolué en 35 ans ? Vos problématiques ont-elles changé ?
Le rôle de président est vraiment dur surtout dans les petits clubs car nous n’avons pas assez de dirigeants. Il y a toujours quelque chose à faire donc je ne m’arrête jamais je suis à 100% avec mon club, un soir c’est l’entraînement des petits l’autre celui des minimes et enfin celui des séniors. On peut dire que ma retraite est bien occupée et je ne suis pas payé pour ce que je fais. (rires)
Vous avez occupé un grand nombre de fonctions dans le rugby à XIII, quel diagnostic faites-vous de son état en France en 2017 ?
Le rugby à XIII français me paraît bien malade, le niveau global est de plus en plus faible. Il n’y a pas grand chose qui va et je le vois même à Plaisance alors que le club est implanté depuis 40 ans, beaucoup de personnes pensent encore que c’est du rugby à XV. Et le problème c’est que pour le moment personne n’a trouvé le médicament qui va le remettre en état.
Qu’est-ce qui doit être mis en place pour repartir dans le bon sens ?
Je crois qu’il faut commencer par ne pas se croire plus gros que ce que l’on est. Comme exemple, une nouvelle réglementation est passée et une personne comme moi ne peut plus occuper plus d’un rôle lors d’un match alors que l’on manque de dirigeants et de staff. Autre exemple, il y a des matchs de minimes programmés pendant les vacances. Mais à cet âge là les petits partent avec leurs parents ! Donc je n’avais pas assez de joueurs et j’ai dû déclarer forfait pour mon équipe. Globalement la réglementation n’est pas adaptée à tous les niveaux du XIII français.
Doit-on demander, à moyen terme, aux Dragons et à Toulouse d’intégrer un potentiel championnat français professionnel ?
Déjà il faudrait savoir comment on veut créér ce championnat français, à un moment donné on nous a parlé d’équipe de régions, pourquoi pas de toute façon on ne pourra pas tomber plus bas. Aujourd’hui il y a le développement d’un centre d’entrainement pour l’équipe de France mais toujours pas de championnat français professionnel. Ne fait-on pas les choses à l’envers ? Pour que l’équipe de France soit compétitive elle a besoin d’un championnat fort et que les clubs investissent dans la formation.
Dans les conditions actuels, pouvions-nous espérer mieux de nos bleus en Australie ?
Non on ne pouvait pas vraiment espérer mieux c’est comme si avec Plaisance nous affrontions les Dragons Catalans. Ils ont été vaillant et courageux mais ça ne suffit pas, il y a trop d’écart.
Félicitation Patrice pour tout ce que tu as fait et que tu fais encore pour le 13, je sais que tu y consacres ta vie , je connais depuis longtemps ton implication totale pour ce sport ,encore bravo Patrice …Paul
Une vision pessimiste, mais réel, du Rugby à XIII malheureusement de Patrick Henrat mais j’espère que le Championnat des régions le « Super XIII » se fera, et perdura dans le temps ! ……