Melbourne Storm : La machine à gagner
Il y a eu les Broncos de Brisbane dans les années 1990. Il y a désormais le Storm de Melbourne. Depuis sa création en 1998, année de la réunification des championnats d’ARL et de Super League, le club ne cesse de jouer les premiers rôles.
La référence Storm de Melbourne
Avec 9 finales de NRL en 22 ans d’existence et 3 titres de champions (sans le scandale du salary cap en 2010 il y en aurait même eu 2 de plus) le Storm continue d’être la référence en Australie année après année. 2019 ne fait pas exception, avec seulement 3 défaites en 20 journées.
Et avec même un nouveau record, grâce à son capitaine Cameron Smith et ses 400 matchs au compteur pour un seul club, le Storm !
L’excellence comme moteur
L’une des principales raisons de ce succès constant c’est la stabilité que le club maintient depuis son entrée dans la NRL . Leur secret ? Tout d’abord une administration forte. Ensuite un département sportif qui travaille en bonne intelligence. À l’heure où les coachs de NRL sont vite remplacés par manque de résultats après quelques matchs parfois…
Le Storm n’a connu que 3 mentors depuis sa création en 1998. Fait unique après l’ère Wayne Bennett aux Broncos de Brisbane et ses 21 ans de règne. Craig Bellamy, le coach depuis 2003 en est déjà à sa 17ème saison avec le club (avant lui Chris Anderson puis Mark Murray l’avaient précédé).
La franchise a aussi établi un record NRL avec plus 65% de victoires depuis ses débuts. Si l’on aime les statistiques en voilà une qui en dit long sur l’intensité dans la préparation des hommes de Bellamy. Depuis qu’il est coach, l’équipe a commencé le championnat par 4 victoires d’affilées à 7 reprises, un record évidemment. Même en 2011, l’année après le scandale du salary cap. Au-delà de ces chiffres qui parlent, ce sont les résultats du club qui impressionnent toujours et encore.
À l’isolement dans le Victoria
Pour vivre heureux, vivons cachés, serait donc un des secrets de la franchise basée dans l’état du Victoria, où l’Australian Rules (le football australien) est roi.
Ce relatif “anonymat” permet surtout une plus grande sérénité de cette organisation dans son fonctionnement. La presse locale n’étant pas aussi intrusive qu’elle peut l’être dans le New South Wales avec les clubs de Sydney ou encore même dans le Queensland avec les Broncos. Là-bas les moindres faits et gestes sont disséqués, analysés et bien sûr interprétés. Cet isolement s’accompagne donc aussi du fait que pratiquement tous les membres du club sont des “expatriés” du Queensland ou de la Nouvelle Galles du Sud. Ce qui rapproche évidemment les joueurs et donc aussi leurs familles entres elles. Le sentiment d’appartenir à la tribu Storm est très fort.
La méthode Craig Bellamy
Cooper Cronk, ancien du Storm désormais aux Roosters, rappelait la semaine dernière encore le pourquoi du succès de son ancien club :
Souvent ce n’est pas ce que vous faites qui va faire la différence avec les autres équipes mais plutôt comment vous le faites. Quand vous avez les meilleurs éléments à bon nombre de positions sur et en dehors du terrain, qui en plus travaillent très dur pour les mêmes objectifs, c’est assez clair.
Tout commence avec le coach.
Premier dans la salle de gym et dernier à quitter les entraînements. Depuis sa prise de position, Craig Bellamy est véritablement le boss incontesté du système. Sa méthode ? Cela va de l’instauration d’un “ None whinging day” (jour sans râler) où il impose à tous lors des déplacements de l’équipe de ne pas se plaindre du lever du soleil jusqu’au coucher (essayez un peu pour voir…). Ou encore la mise en place d’un jour de travail obligatoire, dans la semaine d’entrainement, pour une compagnie de construction pour tout nouveau joueur signant son premier contrat professionnel. Tout cela bien sûr pour que ses joueurs réalisent qu’être professionnel en NRL est une formidable chance et qu’un retour à la “vraie vie” est toujours une possibilité. Sans parler de la discipline sur le terrain et des séances d’entraînement qui sont les plus rudes dans le monde du rugby.
Recruter c’est gagner
Comme l’a rappelé le journaliste Paul Kent (Daily Telegraph) sur la chaîne FoxLeague après leur victoire contre les Roosters de Sydney lors de la 15ème journée :
Melbourne est un club qui ne se trompe jamais dans son identification des talents et son recrutement. Le joueur formé ou recruté par le club devient le plus souvent un des meilleurs de la NRL à son poste. Leurs détections sont donc toujours 100% correctes ! Ils sont très précis.
Bien entendu cela porte la griffe Bellamy mais c’est aussi le signe d’une vision claire du club sur son passé, son présent et ses futurs objectifs. Vision, compétence et éthique de travail, comme le dit Craig Bellamy.
Travaillons encore plus dur pour être encore plus chanceux.
Laurent Garnier
Effectivement Melbourne Storm est d’une régularité impressionnante. On a l’impression que le scandale de 2010 n’a jamais eu lieu.