Les contrats servent-ils encore à quelque chose ?
Pour joueurs et entraîneurs, quels que soient la durée et le montant, les contrats en NRL ne veulent plus dire grand chose. Renégociations, libérations prématurées, il est temps que les instances mettent un peu d’ordre à tout ça.
Les raisons sont multiples, les instigateurs sont nombreux mais au final tout le monde fait ce qu’il veut.
Les joueurs
Mal du pays, gros contrat signé dans un autre club ou pas de prolongation dans l’actuel, les demandes de libération se font de plus en plus nombreuses. Premier problème, la possibilité pour les joueurs de négocier avec un autre club un an avant la fin leur contrat. On se retrouve alors avec des joueurs faisant une saison complète sachant qu’il ne feront plus partie du club dont ils portent les couleurs. La plupart le font avec professionnalisme mais on peut comprendre ceux qui préfèrent changer de maillot immédiatement. Je pense qu’il faut tout simplement supprimer cette possibilité de négociations, trop prématurée à mon goût. Il y a largement le temps à l’intersaison de gérer ces affaires. Ceci éviterait aussi, comme Shaun Johnson en ce moment, à ceux qui n’ont pas été prolongés avant la fin du contrat de demander une rupture.
Les départs pour raison personnelle sont évidemment plus difficiles à gérer. Il est compliqué de retenir un joueur qui ne se sent pas à l’aise. Cependant, le simple fait de savoir qu’il y a une faille et qu’à tout moment avec un minimum de pression on sera libre d’aller où on le souhaite, permet ce genre de choses. Des règles un peu plus strictes sur ces mouvements de joueurs, les feraient réfléchir peut-être un peu plus au moment de la signature. Les salaires sont suffisamment importants pour que la NRL puisse attendre de ses joueurs le simple respect de leurs engagements.
Les clubs
Ils ne sont pas seulement les victimes des caprices de leurs joueurs. Ou tout du moins, ils ont trouvé de quoi s’en accommoder. Ainsi, les erreurs de management sur les montants ou les longueurs de contrats peuvent être balayés avec de simples libérations. S’ils ont besoin de place dans le salary cap, ils n’hésitent pas à faire sentir à leurs joueurs qu’ils seraient mieux ailleurs. Les joueurs libérés prématurément devraient ainsi continuer de peser dans le salary cap jusqu’à la fin du contrat, ou bien un système d’échange de joueurs et donc de salaires pourrait être mis en place. Ainsi la séparation impliquerait forcément une autre équipe et un autre joueur (à l’image de ce qui se fait en NBA).
Quant aux fusibles entraîneurs, il sera très difficile d’empêcher les clubs de s’en séparer, même en leur payant ce qu’ils leur doivent. On peut toutefois comme les joueurs restreindre la possibilité qu’ils ont de signer avec un autre club lorsque ils sont encore en poste. Treize Mondial écrirait moins d’articles (merci Bennett et Cleary), mais je pense que cela satisferait tout le monde.
La NRL
Elle doit à tout prix clarifier les règles, apporter plus de transparence et reprendre un peu du pouvoir qui devrait être le sien. Toutes les enquêtes sur les suspicions de contournement des règles sur le salary cap, qui aboutissent ou pas d’ailleurs, sont la preuve que le cadre est contourné. Il faut bien entendu écouter les clubs et les joueurs, ce que la NRL fait, peut-être trop. Le boss c’est l’institution, bien entendu que les acteurs sont indispensables mais le salary cap a quasi doublé en 5 ans (5.1 Millions en 2013 à 9.1 Millions en 2018) et le salaire minimum est de 100.000$ à l’année aujourd’hui. Les joueurs ont aussi des devoirs.
Ce sont évidemment des problèmes de riches, et cela nous permet de gratter du papier et de tapoter sur notre clavier, mais un peu plus de clarté et de simplicité feraient du bien aux fans que nous sommes tous.
Julien Castagnet