Le grand entretien de Luc Lacoste (2/3) : la reprise des championnats amateurs et la professionnalisation de l’Elite 1
Luc Lacoste, nouveau président de la Fédération Française de Rugby à XIII, nous a accordé un grand entretien pour évoquer de nombreux sujets liés à sa nouvelle fonction. Après avoir évoqué son élection et ses premières actions, nous avons parlé de la reprise des championnats amateurs, la professionnalisation de l’Elite 1 et de l’arbitrage.
D’abord un sujet brulant, les championnats amateurs, quand vont-ils reprendre ? Sous quel format, car il est clairement impossible de jouer les matchs prévus sur le calendrier.
La reprise va dépendre dans un premier de la situation sanitaire. Il est difficile aujourd’hui de prévoir exactement ce qu’il va se passer car comme vous avez pu le voir, d’autres pays sont en train de reconfiner (l’Angleterre et l’Italie). On est en contact avec les ministères pour travailler là-dessus. Il y a deux choses à prendre en compte. La première, en fonction de la date de reprise, le temps qu’il faudra aux joueurs et joueuses pour se réentrainer et se réathlétiser avant de retourner sur le terrain en compétition. Il n’est pas question de prendre un risque de santé pour les joueurs et on est en train d’étudier cela. Donc je ne peux pas vous donner pour le moment plus d’éléments mais on va arrêter très vite les différentes modalités. Et comme vous le dites très justement, il faut qu’on mette en place un calendrier précis avec des modalités différentes car il faudra s’adapter au temps qu’il reste.
Le championnat Elite 1 continue, comment le trouvez-vous en termes de niveau sportif et d’homogénéité ?
Le niveau des matchs que j’ai vu est très satisfaisant ! On voit quand même qu’il y a des équipes qui se détachent très largement et que le niveau n’est pas vraiment homogène. Mais c’est le cas dans toutes les compétitions sportives, si on regarde la Ligue 1 ou le Top 14, c’est la même chose. Il y a des équipes qui ont plus de qualité d’un point de vie sportif et cela se traduit dans les scores et dans les points marqués au classement. Mais je crois qu’il faut absolument étoffer ce championnat d’Elite 1 en augmentant progressivement le nombre d’équipes. Il y a des clubs qui se structurent très bien, qui avancent prudemment et qui seront probablement des grandes équipes de demain mais qui ont besoin encore de se structurer. Il va falloir accompagner tout cela avec en ligne de mire l’idée d’étoffer l’Elite 1.
Vous voulez professionnaliser ce championnat, comment allez-vous concrètement vous y prendre ? Vous parlez de l’étoffer et avez notamment parlé de 12 équipes, pourquoi 12 ?
Pour tendre vers la professionnalisation il y a beaucoup de choses à faire. Il va falloir voir l’état des structures sportives de chaque club. Et puis il y a aussi l’état des finances. On envisage, après avoir consulté les clubs, de mettre en place aux côtés des critères sportifs, des critères de structure administrative visant à faire en sorte qu’il y ait une équité sportive entre les différents clubs. On envisage donc de développer petit à petit et avec les clubs, une direction nationale d’aide à la gestion des clubs pour que tous les clubs qui aspirent à jouer en Elite 1 ou qui y sont déjà aient des structures qui lui permettent de survivre. Aujourd’hui, il y a des clubs d’Elite 2 qui pourraient jouer en Elite 1 sportivement parlant mais qui ne le souhaitent pas trop donc il y a vraiment des choses à mettre en œuvre aux côtés des clubs.
12 équipes car notre professionnalisation passera aussi par notre capacité à médiatiser l’Elite 1 et un championnat à 10 c’est vrai que c’est un peu limité. Donc si on pouvait le monter à 12 ce serait top car on aurait notamment un peu plus de spectacle. On va voir si cela sera possible, j’y crois, j’ai envie d’y croire. Certains parlaient de 14, c’est peut-être déjà se projeter un peu trop loin mais 12 me semble bien. De toute façon, on va faire les états généraux des clubs, on espère pouvoir le faire fin février mais cela dépendra de la crise sanitaire. Toutes ces décisions autour de l’Elite seront discutées avec les clubs.
Tout le monde parle de l’absence de médias et diffuseurs mais quand on voit que le basket, le hand ou le volley ont des difficultés pour avoir des diffuseurs alors que ce sont des sports bien plus développés et avec beaucoup plus de licenciés, pensez-vous que le XIII puisse en avoir un à court ou moyen terme pour l’Elite 1 ?
Aujourd’hui il faut arrêter de dire « les médias ne diffusent pas du XIII », la question c’est « pourquoi ils ne diffusent pas du XIII ». Ils ne diffusent pas du XIII car le type d’évènements qu’on leur propose n’est pas assez représentatif et qu’il ne leur permet pas de diffuser dans des bonnes conditions. Ce que vous dites sur certains sports est vrai mais regardez le rugby à XV, il est plus médiatisé que le handball alors qu’il a deux fois moins de licenciés donc ce n’est pas un problème de sport et ce n’est pas qu’un problème de nombre de licenciés. C’est aussi un problème de montrer un produit qui puisse intéresser les médias.
Nous avons d’un côté le championnat, d’un autre côté les phases finales des championnats et enfin l’équipe de France. Essayons de démarrer par là où on peut créer de l’événement, c’est à dire essentiellement sur les phases finales et l’équipe de France pour les « grandes chaînes de télé ». Pour le championnat en lui-même, il est retransmis en ligne par des solutions mises en place par les clubs et par viàOccitanie qui fait d’ailleurs du bon travail au regard de ce que le XIII propose comme événements.
Je pense que c’est vraiment à nous de se remettre en cause et de se demander ce qu’on propose. Il faut monter un produit pour pouvoir le proposer aux médias et dans un premier temps on va donc le faire pour les phases finales et l’équipe de France.
Pour la partie championnat, peut-on imaginer la création d’une Web TV de la FFR XIII pour retransmettre les matchs avec une qualité homogène ?
C’est en cours de réflexion, c’est un chantier qu’on est en train d’ouvrir. Pour donner un autre retentissement au XIII, il faut rester conscient de ce que l’on est et grimper petit à petit. Donc une plateforme de diffusion de la FFR XIII est un chantier qu’on va ouvrir pour faire en sorte qu’il y ait un produit plus harmonisé entre les différentes diffusions. Cela permettrait d’avoir un produit rugby à XIII parfaitement identifié avec des normes, des standards et des critères qui soient communs à tous les matchs.
L’arbitrage est un autre sujet important, on manque clairement d’arbitres, comment comptez-vous faire pour en recruter. Et au-delà de l’immédiateté, comment faire pour que les jeunes se tournent vers l’arbitrage ?
On ouvre un grand chantier qui va être la formation des arbitres et des jeunes arbitres. On en a parlé lors du comité directeur et il y a de nombreuses actions qui vont avoir lieu dans ce sens-là. Aujourd’hui nous manquons d’arbitre mais le fait qu’il y ait peu de matchs en ce moment à cause de la pandémie fait que nous pouvons le gérer. Si tous les matchs devaient avoir lieu, c’est vrai qu’il y aurait une crise. Car à l’heure actuelle il y a un peu moins de 80 arbitres et il en faudrait 120.
Il existe des réserves arbitrales avec des arbitres qui avaient arrêtés et qui pourraient revenir si besoin. Si on arrive à renforcer l’intérêt de l’arbitrage, si on les valorise et qu’on les traite de manière plus respectable, la fonction d’arbitre prend tous son sens. Entre une formation et un respect renforcés de l’arbitrage, je pense qu’on doit pouvoir retrouver rapidement une trentaine d’arbitres supplémentaire.
On a une personne en charge de l’arbitrage dans les élus, qui fait de paire avec les délégués, et on aura une cellule formation des arbitres beaucoup plus forte pour inciter les personnes à se tourner vers cela. Et je dois dire que je crois beaucoup en la revalorisation du statut pour que des arbitres nous rejoignent rapidement.
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Si Mr Luc Lacoste, fait se qu’il dit de beaux jours vont arriver pour le Rugby à XIII Français, et pour commencer professionnalisation de l’Elite1 avec douze équipes qui me semble le bon nombre pour nôtre championnat, de plus cela est mentionner dans l’organigramme de la Fédération rubrique « Rugby professionnel » ! …..
Tout à fait d’accord concernant la médiatisation et la communication autour des phases finales et de l’équipe de France. Il faut absolument être visible et attractif. Par contre pour l’arbitrage, certes il en faut davantage, mais déjà rendre bien meilleur ceux y sont déjà. Samedi, St Estève_ Palau, malgré des coups de poing à terre devant les arbitres, aucun cartons rouges !!!
Oui mais li faudrait que les club et la fd Donne des Infos a jour mais pas 1 an en retard l, argent vient si ont EST serieu
Bon noel a tous