La Super League doit comprendre qu’elle n’est pas la NRL
Avec le forfait de Toronto, la Super League vit des moments compliqués mais pour continuer sa progression sans se retrouver à nouveau en danger, elle doit cesser de vouloir concurrencer la NRL.
Cette opposition entre Australiens et Anglais est l’histoire du rugby à XIII à travers le temps mais aujourd’hui, la Super League doit se rendre à l’évidence, la NRL est allée beaucoup plus vite et la concurrence entre les deux compétitions n’a plus aucun sens. La Super League n’a pas régressée, c’est la NRL qui a fait un bond en avant considérable ces dernières années avec notamment des accords de droits TV qui ont nettement augmenté.
Pour les sept prochaines années, la NRL vient de boucler un accord à hauteur de 1,3 milliards d’Euros soit près de 200 millions d’Euros par an quand ceux de la Super League sont actuellement inférieurs à 50 millions d’euros. Même s’il y a quatre équipes de plus en NRL, le montant alloué pour chaque club est incomparable entre les deux championnats. La Super League n’a pour le moment même pas l’ensemble de ses matchs diffusés par semaine, trois ou quatre jusqu’en 2019 en fonction de celui ou non des Dragons Catalans.
Le World Club Challenge, un non-sens sportif
S’il peut se justifier de part l’aspect historique, le World Club Challenge est une aberration sportive sans intérêt qui dessert la Super League. Même en étant bien plus avancé dans leur préparation que les équipes NRL, les vainqueurs de la Super League ne font même pas illusion dans un match qui n’a aujourd’hui qu’un intérêt économique au mieux.
Le Salary Cap d’une équipe de Super League est de 2,3 millions d’euros quand celui d’une équipe de NRL et de 5,78 millions, le jour est la nuit qui confirme le non-sens d’un tel affrontement en 2020. Ce qu’il faut aussi remarquer c’est que le Salary Cap de la Super League représente une part bien plus importante dans le budget des clubs de Super League que dans celui d’une équipe NRL. Cela permet d’attirer des joueurs de NRL sachant qu’il existe aussi la règle du marquee player.
Les étrangers oui, se structurer et former aussi !
Si la venue de joueurs de NRL est forcément une bonne chose pour la Super League, il ne doit pas être fait au détriment d’autres choses. Cette course entre les deux compétitions que les Anglais ne veulent pas arrêter tend à pousser le curseur vers un trop grand nombre d’étrangers et moins de formation ou de structuration. Cela coûte beaucoup moins cher de recruter un australien de 32 ans malgré son gros salaire que de former un joueur de A à Z pour qu’il arrive au niveau de la Super League.
Cette vision court-termiste ne peut pas servir le développement du sport en Angleterre ou même dans l’hémisphère nord. Si l’Angleterre est passée proche de l’exploit en finale de la Coupe du monde 2017 face à l’Australie, elle est aujourd’hui largement distancée et ne pourrait pas rivaliser avec les champions du monde si un match se jouait demain.
Toronto, symbole de cette volonté de concurrence
Intégrer une équipe d’un autre continent qui se trouve à presque une journée de transport est une aberration pour la Super League d’un point de vue logistique ou sportif. L’intérêt de cette inclusion, comme celle d’Ottawa et New York, est économique, pour tenter de toucher de nouveaux marchés et de développer les finances de la Super League.
L’idée de Toronto, et plus globalement de l’Amérique du nord, peut trouver une justification mais la Super League et ses clubs étaient-ils structurellement prêts pour un tel défi ? Rien n’est moins sûr ! À vouloir continuer de concurrencer la NRL, la Super League va devenir la maison de retraite officielle de la compétition des Antipodes et les nations de l’hémisphère sud vont dominer le monde du rugby à XIII. Les Européens et leurs alliés doivent se questionner rapidement sur les orientations à donner à la compétition avant qu’il ne soit trop tard.
Article intéressant mais qui relate une situation qui existe depuis très longtemps à savoir la domination du XIII australien sur tout le reste. Les sommes en jeu dans les 2 hémisphères tiennent à un facteur tout simple connu de tous (absent de l’article), le XIII est depuis toujours le sport dominant en Nouvelle-Galles du sud et dans le Queensland alors que le XIII en Angleterre n’a jamais occupé le haut du pavé et est cantonné en gros au nord du pays (échec de le promouvoir ailleurs). La RFL n’essaie pas de courir après la NRL pas plus que le XIII… Lire plus »
Constat flagrant… et sans même aborder le terrain, c’est le jour et la nuit quand on regarde un match de Superleague & un match de NRL…
Excellente analyse de la situation et des idées nébuleuses de la RFL. Comment peut-on croire à une implantation miracle en Amérique quand ils n’ont pas été capable de maintenir une équipe crédible à Londres ou au Pays de Galles.
Ils n’ont pas les moyens de leurs ambitions totalement irréalistes.