Jean-François Albert : « Mon honneur est intact comme ma capacité à écrire librement »
Ecarté de la sélection U19 par la nouvelle direction de la FFR XIII, Jean-François Albert nous a fait par de sa réaction à cette annonce à travers un billet d’humeur.
Le rugby à XIII m’a toujours passionné et à l’inverse d’autres, je n’ai pas eu la chance et indéniablement le talent, pour y vivre une carrière brillante en tant que joueur. Au demeurant, je ne peux pas m’en excuser et de cela j’en ai fait le deuil il y a très longtemps quand je n’avais alors que 24 ans. J’ai donc orienté toute mon énergie comme ma réflexion en direction de l’entrainement et je suis passé très tôt à la pratique.
Entraineur chez les jeunes, adjoint en senior, avec humilité et régularité j’ai grapillé des compétences ici ou là. Déterminé à réussir, je me suis engagé dans l’apprentissage du métier grâce à la formation fédérale dont la qualité et l’exigence sont à mon avis trop souvent négligées par les dirigeants au moment de choisir leurs futurs entraineurs. Cette nouvelle carrière je l’ai exploitée à fond et avec une passion non dissimulée. J’ai entrainé des jeunes des écoles de rugby, des minimes, des cadets, des juniors, des espoirs, des équipiers premiers, le pôle de Carcassonne, des sélections départementales, de ligue, des équipes de France, des filles… J’ai présenté et mis en œuvre régulièrement mes idées, mes projets, mes rêves aussi.
J’ai travaillé avec des gens formidables avec qui j’ai questionné la théorie autant que la pratique. Thierry Dumaine reste à mon sens le plus grand formateur qu’ait connu notre discipline, Aurélien Cologni a des pratiques et des idées qui font avancer le rugby bien au-delà des excellents résultats qu’il a pu connaitre, Florent Tost et Florian Chautard représentent ni plus ni moins l’espoir que les compétences ne quittent définitivement le haut niveau français. Ils ont forcément ma confiance comme mon amitié sincère. Toutes les expériences sont bonnes à prendre à mon sens et j’ai à chaque fois modifié ma vision et ma réflexion sur le jeu et les joueurs en me nourrissant de ces dernières.
Je dis souvent aux joueurs que le rugby se joue aussi dans la tête, je m’applique donc cette même règle. Entrainer, c’est vouloir imposer à un moment donné sa vision, c’est essayer d’avoir raison et c’est surtout se challenger pour gagner des titres et des trophées. Dans ce domaine j’ai été particulièrement gâté avec des victoires, dont certaines historiques. Champion de France, Coupe de France, doublé, champion d’Europe, champion avec la ligue, vainqueur avec l’équipe de France par deux fois face à l’Académie, face aux australiens de l’AIS. J’ai mangé du pain blanc souvent, mais j’ai aussi connu et assez régulièrement en 20 ans finalement, le fameux rendez-vous où l’on t’annonce que tu es au bout de l’aventure, que le club veut passer à autre chose, que ton discours ne passe plus, que les supporters sont déçus, qu’un pseudo génie arrive pour tout révolutionner. Les arguments, vrais ou faux, ne manquent pas et je pense les avoir tous entendus ! Il y a toujours un fond de vérité qui pèse souvent bien peu à côté des tonnes d’injustice. Entrainer c’est ingrat, il faut l’avoir en tête et accepter cet étrange rôle que tous voudraient avoir mais que peu réussissent finalement à mettre en œuvre.
Les nouveaux élus de la FFR XIII maitrisent à la perfection leur stratégie de communication et leur brillantissime élection en est le résultat. Je m’incline d’ailleurs et accepte volontiers le verdict des urnes. Pour autant, le paraître n’est pas l’être et je note en toute objectivité qu’en tant qu’hommes ils ont oublié leur courage sur leur table de nuit ! Entraineur de l’équipe de France U19 puis U18 depuis plus de dix ans, je n’avais pas forcément imaginé terminer aussi petitement cette aventure avec le haut niveau. Aucun rendez-vous, aucun coup de téléphone, si ce n’est celui du DTN Jacques Pla dont je connais et je loue, le professionnalisme comme le savoir vivre.
Cette possibilité de clore dignement l’aventure, le Président Luc Lacoste me l’a refusé, certainement très bien conseillé par son cercle d’amis dont certains cultivent une étrange haine contre ma personne et bien évidemment mon épouse. Je ne suis pas dupe, le contexte des élections et la candidature de ma femme, Fabienne, ne me laissait guère d’espoir en cas de défaite mais être victime d’une Damnatio Memoriae qui se traduit par une volonté délibérée de faire disparaitre mon nom de la mémoire collective traduit une volonté affirmée de faire mal et de blesser. Messieurs les élus, vous n’avez pas retenu vos coups et l’objectif est atteint. Vous pouvez donc vous en féliciter et rire sous vos manteaux. Par contre mon honneur est intact comme ma capacité à écrire librement.
L’année 2020 aura été bien indigeste pour la famille Albert. L’entreprise de démolition a fonctionné dans tous les domaines et je peux juste me réjouir que nous ne soyons pas en temps de guerre sinon ma personne comme ma famille aurait certainement eu droit au peloton d’exécution.
Monsieur le Président de la FFR XIII nous invite depuis de long mois à faire reset et à oublier, au risque de le contrarier, moi je n’oublie rien.
Bel article et très bonne analyse mai j’ajouterai que les présidents sont de passage et les entraîneurs et éducateurs seront de retour aux commandes des équipes de France.
La politique ne fait pas bon ménage avec le sportif.
Très bien Mr Albert, votre engagement est tout à votre honneur, ce n’est pas le cas de certains arrivistes. En effet il fallait le faire le »coup de A. Cologni », pas d’entraineur qui officie déjà dans un club, mais le FCL prés à se désister, alors il a fallu attendre, attendre!!
pour avoir la décision. Maintenant un serviteur du rugby à treize en tout point remarquable rayé des tablettes sans explications. Ah ils sont beaux les donneurs de leçons, un peu d’humilité messieurs, et moins de haine
Longue vie au rugby à 13.
Aigri, le gars !
On dirait.
C’est pitoyable
Qu’est-ce que vous trouvez « pitoyable » ?
Bravo, Jean-François ! Solidaire !
Très très bien parlé Jean François….. amicalement