En route pour Wembley #2 : Thomas Bosc, des tribunes au banc de touche
Les Dragons Catalans sont à Wembley pour la deuxième finale de Cup de leur histoire après 2007. Jusqu’au match du 25 août, retrouver des articles quotidiens dans notre série « En route pour Wembley » avec des acteurs, de près ou de loin, de ces deux finales. Pour le deuxième épisode, Thomas Bosc, entraîneur adjoint des Dragons cette saison qui avait manqué la finale de 2007 à cause d’une fracture au bras.
Thomas, on imagine beaucoup d’émotions après la qualification dimanche ?
Beaucoup d’émotions, de joie et de fierté ! Les joueurs ont fait une demi-finale quasi parfaite et battre, un peu à la surprise générale, St Helens sur une demi-finale de Cup, quand on sait la saison qu’ils sont en train de faire, c’est énorme.
Quelles étaient les principales consignes du coach avant ce match ?
En Super League on les a joué deux fois cette saison déjà. À Brutus, alors qu’on n’était pas au mieux nous avions perdu 21 à 12 avec une bonne performance de l’équipe. Ensuite on est allé chez eux avec un esprit de guerrier, c’était au moment où cela commençait à aller mieux. On savait que c’était une équipe qui aime jouer et il faut leur mettre la pression défensivement sinon ils sont capables de faire de très belles choses. On avait perdu 26 à 12 ce match retour en Super League mais avec un match disputé.
Donc en se servant de ces deux matchs, la consigne était d’être très agressif que ce soit défensivement pour les empêcher de jouer et aussi offensivement en mettant beaucoup de rythme. Notre pack va beaucoup mieux et gagne beaucoup de mètres chaque match donc il fallait que ce soit le cas sur cette demi-finale. Les joueurs ont été agressifs donc cela a posé de gros problèmes aux Saints.
Quand on est à 27-0 à la mi-temps, que dit-on aux joueurs ?
Tu dis aux joueurs que tu repars à 0-0, c’est la consigne que tout le monde donnerait mais c’est important car si on en a mis 27, ils peuvent le faire aussi. Après sur la première mi-temps, on n’avait pas grand chose à leur dire tellement les joueurs ont été performants. On leur a demandé de rester concentré, de rester sur les bases de notre sport et offensivement de bien tenir le ballon et de bien occuper le terrain au pied pour qu’ils repartent à chaque fois de leur camp. Il fallait continuer à être discipliné aussi. L’important était que tout le monde reste dans son match.
Il y a 11 ans, tu n’avais pas pu participer à la demi-finale et à la finale à cause d’une blessure au bras, on imagine une très grande frustration ?
Je me casse le bras le week-end avant la demi-finale. J’ai vécu de très belles choses avec ce club mais oui cela a été frustrant de ne pas avoir pu participer à cette épopée de 2007. C’était le début des Dragons, c’était une super expérience pour le club, pour les joueurs, le staff et les dirigeants.
Malgré tout quels souvenirs gardes-tu de cette aventure jusqu’en finale ?
Le fait de l’avoir regardé des tribunes était compliqué et je l’ai vécu d’un oeil extérieur mais j’avais vraiment pris du plaisir à voir l’équipe gagner en demi-finale contre Wigan à Warrington. Un peu comme cette année, on avait sorti le match qu’il fallait le jour J, les gars avaient livré une prestation de très grande qualité. Wigan était au top du top en Super League, donc c’était une sacrée performance. Ensuite, après deux ans d’existence, être en finale à Wembley, c’était exceptionnel. Je me souviens avoir fait l’aller/retour dans la journée pour aller à Wembley et voir cette foule dans ce stade, cela fait partie de mes très grands souvenirs.
Qu’est-ce qui avait manqué aux Dragons ce jour-là ?
De l’expérience ! Il y avait de bons joueurs de notre côté mais St Helens était en haut du classement, c’était une grande équipe, qui avait plus l’habitude de ces rendez-vous. On a malgré tout fait belle figure sur l’ensemble du match mais il nous a manqué l’expérience des matchs de très haut niveau et surtout dans une atmosphère comme celle de Wembley.
Les similitudes entre les demi-finales sont frappantes, une première mi-temps énorme contre une équipe favorite, comment ne pas revivre le même scénario que 2007 ?
Ah non il ne faut pas que ça soit à nouveau à notre désavantage en finale (rires). C’est vrai qu’il y a beaucoup de similitudes entres les deux demi-finales mais je pense que pour la finale c’est du 50/50 cette fois-ci. Avec ce que l’on a montré ce week-end et depuis deux mois, on a les moyens de gagner ce titre. C’est pas par hasard que nous avons fait ce match contre St Helens, cela fait deux mois que le groupe bosse très dur et que cela se voit sur le terrain. A nous de continuer à enchaîner jusqu’à cette finale pour ramener le trophée à Perpignan.
Que représenterait ce titre pour le club et pour toi ?
Ce serait juste énorme pour le club, c’est la 13ème année d’existence, beaucoup d’équipes en Angleterre n’ont jamais fait de finale une fois, pour les Dragons ça sera la 2ème. À titre personnel cela serait une fierté, je n’ai pas pu faire la finale de 2007 comme joueur, je ferai celle de 2018 comme coach assistant. Cela va être un très beau moment de ma carrière.
Toi qui connais ce club par cœur, comment juges-tu l évolution des Dragons depuis 2007 ?
Le club a beaucoup évolué ! En 2006, on n’avait pas vraiment de centre d’entraînement, on débutait à ce niveau-là. Le club se structure depuis, que ce soit sur le plan sportif ou extra sportif. Le public a suivi et répond toujours présent. En 2006, les Dragons étaient que très peu reconnus et même si ça reste assez local aujourd’hui, l’engouement a grandi sur Perpignan et ses environs. Le peuple catalan vit pour les Dragons, cela fait chaud au coeur. Au global, même si sur le terrain il y a eu des saisons plus compliquées que d’autres, le club a vraiment progressé et il faut que cela continue, en ramenant un trophée cela serait vraiment un plus pour la suite.