Claude Cassagnol, passionnément XIII

Nous avons rencontré Claude Cassagnol, passionné de sport et plus particulièrement de rugby à XIII, qui nous parle de son amour pour ce sport depuis plus de 50 ans. 

Claude, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Passionné de sport en général et de Rugby à XIII en particulier pour lequel je milite depuis plus de 50 ans, mon regret restera de ne pas avoir pu m’investir comme je l’aurais souhaité.

Quel est le meilleur souvenir que le XIII vous ait procuré ?

Nombreux sont les bons souvenirs que ce sport m’a procuré, toutefois 2 se détachent : la finale du Championnat de France 1959 entre Villeneuve et Lézignan, la plus belle des belles et la finale de la CUP 2007 à Wembley entre les Dragons Catalans et Saint Helens devant près de 90 000 spectateurs.

Vous avez toute une collection d’objets sur le XIII, quel est votre préféré ? Pourquoi avoir développé cette collection ?

Ma passion m’a poussé à me procurer pratiquement toute lecture ayant trait au Rugby à XIII, ainsi que de nombreux objets dont le fleuron est certainement le ballon de la finale de la Coupe du Monde 1968 entre l’Australie et la France, signé par les joueurs des deux équipes ainsi que de l’encadrement, ballon que j’ai maintenant cédé au Musée Nicollin en même temps que quelques maillots et autre. Ce musée consacré au sport est un des plus importants du monde, tous les sports y sont représentés, pour l’instant privé, je pense qu’il sera un jour ouvert au public et il est important que le XIII y soit bien représenté.

Le XIII en France à vos débuts dans ce milieu, c’était comment ?

Avant Vichy, le Rugby à XIII était florissant, malgré le coup d’arrêt que l’on sait, il repartit de plus belle et en 1951 il sera sacré officieusement champion du Monde après une tournée triomphale en Australie, et accueilli par des dizaines de milliers de spectateurs enthousiastes, sur la canebière, à leur retour à Marseille, puis il y eût encore la finale de la Coupe du Monde 1968, malheureusement éclipsée par les événements que l’on sait de mai, et puis tout doucement le déclin.

Comment en sommes nous arrivé à la situation actuelle ?

Encore aujourd’hui, je ne comprends pas pourquoi on n’a pas su ou pu profiter de ces succès et de l’engouement d’alors, pourquoi on a loupé le virage de la télé.

Quels sont vos réflexions pour relancer le XIII français ? Le championnat des régions prévues pour 2019, pensez-vous que ce soit une bonne chose ?

Maintenant il est encore temps de relancer ce beau sport, il y a quelques années et avant Dayan, j’avais préconisé un championnat des régions qui aurait lieu l’été, avec les meilleurs joueurs des clubs de ces régions, par exemple :

• Aude Cathare : Carcassonne, Lézignan, Limoux… basée à Carcassonne
• Pays Catalan : Perpignan, Saint Estève, Palau… basée à Perpignan
• Provence : Avignon, Carpentras, Cavaillon… basée à Avignon
• Midi Pyrénées : Toulouse, Saint Gaudens… basée à Toulouse,
• Sud Ouest : Villeneuve, Tonneins, La Réole… basée à Villeneuve
• Tarn : Albi, Villefranche de Rouergue, Cahors… basée à Albi
• Peut être Rhône : Lyon Villeurbane….

➪ Financement :

Une région attirera inévitablement des sponsors intéressés par le potentiel humain qu’elle représente, bien plus important que notre championnat de petites villes. Et ensuite les politiques, les médias et le public s’y intéresseront… et pourquoi pas rêver de la réussite populaire des Dragons Catalans.

➪ Dirigeants et bénévoles :

Dans un premier temps, un consortium issu des clubs participants.

➪ Défraiement, primes joueurs :

Les joueurs participants seraient rétribués, donc disponibles et motivés, le financement provenant des sponsors davantage impliqués pour les raisons déjà expliquées, les recettes guichets, les subventions…En espérant un jour celui des médias.

En se déroulant l’été, ce championnat n’aurait pas la concurrence quinziste, avec quelques animations autour, les vacanciers pourraient découvrir notre sport. Et pour si peu que BeinSport soit de la partie avec, par exemple, un trophée à l’appui.

En comparaison au projet Dayan, ce championnat serait construit sur l’acquis, à partir d’équipes existantes et formatrices, car je pense qu’il sera difficile de créer une équipe, par exemple, dans le nord, sans aucune structure actuelle. Si ce projet Dayan apporte un peu d’argent autant qu’il serve à consolider l’acquis et partir de là, plus tard, on pourra lorgner vers l’île de France, Bordeaux etc. Ma réflexion ressemble un peu à France Rugby League de Fouroux, mais à la différence c’est que les participants seraient rétribués,

Maintenant ce n’est qu’une réflexion issue de nombreuses années de « treizisme » et aussi de regarder ce qui se passe autour, chez nos voisins du xv, en Irlande, par exemple, le plus haut niveau est représenté par des équipes de régions : Munster, Leinster, Ulster, Connath… Et l’on peut constater les excellents résultats de ces régions dans les différentes compétitions Européennes, ce qui booste également l’équipe nationale.

Le rugby à 9 est de plus en plus développé, est-ce une bonne chose cette nouvelle variante ?

Le Rugby à 9 peut être une alternative intéressante pour faire découvrir notre sport en particulier aux jeunes et les diriger vers le Rugby à XIII.

Qu’aimeriez-vous dire à des jeunes pour les inciter à découvrir le XIII ?

Aux jeunes je leur dirais, si vous aimez le sport, si vous aimez le Rugby, venez essayer celui qui se joue à XIII, les règles y sont simples, et c’est un jeu à la fois collectif et individuel, on y joue en équipe mais on peut y prendre des initiatives qui au pire se termineront par un tenu.

Nicolas Jacquemard