Chahrazad Himoudi : « Je veux participer à la Coupe du monde 2021 »
Nous avons rencontré Chahrazad Himoudi, ailière de Toulouse Ovalie, qui évoque le groupe toulousain pour cette saison, le match à venir face au VVRL mais aussi sa non-sélection en équipe de France.
Chahrazad, peux-tu présenter ton parcours sportif ?
Je suis une ancienne judokate, j’ai pratiqué ce sport pendant 12 années depuis l’âge de 4 ans. À mes 11 ans, j’ai voulu suivre les pas de mes deux aînés et mes deux petites soeurs qui jouaient au Toulouse Olympique XIII en m’inscrivant au rugby dans ce même club et j’ai intégré l’équipe féminine du TO XIII à mes 13 ans. J’ai ensuite rejoint le Toulouse Ovalie à l’âge de 15 ans et j’y joue encore à ce jour.
Tu entames ta 4ème année avec les Zoulouzen, comment t’es-tu sentie à tes débuts dans ce groupe toulousain rempli de joueuses d’expérience ?
J’ai eu la chance de retrouver une de mes anciennes coéquipières Inès Legout qui a joué avec moi depuis mes débuts jusqu’à ce que je décide d’intégrer l’équipe des Roselionnes du Toulouse Olympique. Je me suis très rapidement intégrée chez les Zoulouzen qui ont été très accueillantes et avenantes avec moi donc je n’ai pas connu de soucis à ce niveau là. Cette équipe m’a vraiment été bénéfique car les filles (et les coaches évidemment) ont su m’apporter leur expérience et leur maturité du fait de notre différence d’âge. C’est vrai que de se dire qu’on est l’une des plus jeunes de l’équipe ça peut faire peur sachant qu’elles étaient déjà en Élite 1 à mon arrivée et qu’elles avaient déjà été championnes de France. La barre était haute, j’avais dû jouer un match à XIII 5 fois maximum depuis mes débuts au rugby, alors arriver dans cette équipe qui ne joue qu’à XIII et qui a un long palmarès m’a mis la pression. Mais comme je l’ai dit, les filles ont su me mettre à l’aise et m’apporter le nécessaire qui m’a d’ailleurs permis d’intégrer l’Equipe de France en 2018.
Le championnat et le rugby à XIII essaient de se développer chaque année, imagines-tu une longue carrière dans ce sport ?
Le XIII je ne pense pas pouvoir le quitter un jour à moins d’y être obligé. J’ai fait mes premiers pas dans ce sport et je compte bien y rester un moment encore. Quand je vois que certaines filles de mon équipe y sont depuis des années, plus de 17 ans pour certaines, je me dis que je peux en faire autant ! Je place tout de même mes études avant le sport mais voir que notre rugby évolue, d’autant plus chez les féminines, ça me motive pour l’avenir.
Tu n’a pas été retenue lors du dernier stage de l’équipe de France comment l’as-tu vécu ? L’EDF reste-t-elle un réel objectif ?
Question qui fâche… (rires) Je ne l’ai pas vraiment bien vécu, je ne montre pas forcément ce que je ressens, j’ai l’habitude d’intérioriser mais mes coachs l’ont remarqué à travers mes entraînements, après avoir eu la nouvelle. Je ne me démotive pas pour autant, je pense redoubler d’efforts pour pouvoir réintégrer l’Equipe de France qui reste évidemment un objectif ! Je veux participer à la Coupe du Monde 2021 et je sais ce qui me reste à faire, donc je continue de travailler et j’ai la chance d’être aux côtés d’anciennes internationales qui me motivent, je pense notamment aux soeurs Zaghdoudi (Sonia et Nabila) et évidemment à Houita Benchoug qui n’hésitent pas à me donner des conseils pour être la meilleure version de moi-même rugbystiquement parlant. Le soutien de mes coachs Guillaume Cau et Sebastien Laborie ainsi que celui des filles qui sont actuellement dans l’équipe n’est pas négligeable.
Dimanche vous jouez face aux Lionnes du VVRL, cette équipe vous réussit très bien, êtes-vous confiantes pour cette opposition ? Quelles seront les clés pour décrocher la victoire ?
Dimanche c’est un gros match qui aura lieu, les Lionnes sont deuxièmes du championnat juste devant nous et ce n’est pas négligeable, elles ont fait un très gros début de saison, il ne faudra pas attendre la 79ème minute pour se réveiller. J’ai confiance en mon équipe, au travail effectué aux entraînements, je pense qu’on nous a bien préparé, d’autant plus si on regarde les résultats de nos derniers matchs. Mais encore une fois notre plus grand adversaire c’est nous-mêmes, les clés de la rencontre seront selon moi le collectif, ne rien lâcher et surtout l’envie de chacune de se donner à 200% face à ce match qui s’annonce très prometteur.