Arnaud Hamelin : « J’essaye de faire en sorte que les gens se sentent vraiment bien au stade »

Nous avons rencontré Arnaud Hamelin, speaker des Dragons Catalans, qui évoque son rôle au bord du terrain et revient sur le match au Camp Nou.

Arnaud, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis le speaker des Dragons Catalans depuis l’origine, le 11 février 2006, jour où les Dragons sont entrés en Super League. Mais je ne viens pas du monde du sport à la base, je présentai des spectacles, des festivals ou des artistes et c’est justement cette manière de présenter les spectacles que j’ai voulu amener dans le sport. J’essaye d’animer les matchs, de les faire vivre, plutôt que simplement essayer de faire crier le public.

Comment es-tu devenu le speaker des Dragons Catalans ?

J’ai toujours été dans l’animation, les médias et à l’époque je travaillais sur une chaîne locale, Perpignan Infos, c’était en 2005. J’animais une émission de sport deux fois par semaine et une fois on a fait venir Bernard Guasch et Christophe Levy pour qu’ils présentent le projet des Dragons Catalans en Super League qui allait arriver l’année suivante. On a fait l’émission, tout s’est très bien passé, on échange les contacts et au mois de janvier 2006 Bernard Guasch m’appelle pour me dire que les Dragons cherchent un speaker, il m’explique qu’il a bien aimé comment j’avais présenté l’émission et il me propose le poste. je ne connaissais pas spécialement le XIII à l’époque mais j’étais un grand fan de sport donc j’ai accepté et on a fait un essai sur un match de préparation.

J’anime ce match pour voir si ça marchait et à la fin du match Bernard Guasch vient me voir et me serre la main en me disant « ça Arnaud, c’est un contrat de 10 ans ». Et il a été fidèle à ce qu’il avait dit car 13 ans plus tard je suis toujours le speaker des Dragons Catalans.

Quelles sont les trois qualités pour être un bon speaker selon toi ?

Déjà je n’aime pas trop l’idée de crier ou aboyer pour haranguer la foule, je le vois souvent mais ça je ne fais pas. Il faut beaucoup d’énergie pas en criant mais plutôt dans la manière de s’exprimer, de communiquer aux gens pour les mettre en valeur. Il faut une bonne connaissance de ton sujet, je travaille beaucoup en amont pour vraiment maîtriser les choses avant un match, je prépare beaucoup de notes même si je ne me sers pas de tout. Et la dernière c’est la convivialité, j’essaye dans ma façon de m’exprimer et dans mon discours de faire en sorte que les gens se sentent vraiment bien au stade. Les gens ont besoin d’avoir quelqu’un qui soit proche d’eux et cela fonctionne depuis 13 ans maintenant.

Arnaud Hamelin avec Jason Baitieri après la finale de Challenge Cup 2018 à Wembley

Tu étais au Camp Nou comme speaker, peux-tu nous raconter cette expérience ?

Il y avait eu la finale de la Cup avant ça ou la Super League m’avait demandé de venir animer pour les Français présents, cela m’avait beaucoup flatté. J’ai fait aussi d’autres grands stades en plus de Wembley mais là on passait encore un autre cap et c’était fabuleux mais ce que je retiens le plus c’est ce qu’on a fait en amont plutôt que pendant le match. Une fois que la rencontre est lancée, tu bénéficies de l’environnement mais ton travail est le même. Par contre le travail qu’on a fait avec les équipes techniques du FC Barcelone, je suis arrivé la veille, ça c’était très enrichissant. Il y a eu des réunions préparatoires, des essais techniques et tout a été fait comme si cela allait être un match de Ligue des Champions du FC Barcelone. Franchement j’ai beaucoup appris professionnellement, je suis revenu avec plein d’idées et cela rend aussi très fier d’être considéré de la sorte par l’un des plus grands clubs du monde. Ils nous ont vraiment accompagné de A à Z et je tiens vraiment à le souligner et à les remercier pour cela.

Pendant le match c’est aussi évidement exceptionnel, la structure du son, c’est énorme. J’ai fait des essais le vendredi après-midi de toutes les situations de match et au bout d’une heure on me demande si j’ai finit et j’ai dit que non juste pour le plaisir de pouvoir le refaire tellement le son était énorme.

Quel est ton meilleur souvenir en tant que speaker des Dragons Catalans à Gilbert Brutus ?

C’est quand j’ai annoncé l’essai de Thomas Bosc contre Castleford qui a ensuite été élu plus bel essai des 10 ans des Dragons Catalans. C’était génial, il a transpercé la défense, il fait une chandelle pied droit, il récupère le ballon, il en fait une autre pied gauche, il le récupère encore pour ensuite aller marquer. J’ai jamais vu un essai comme ça et en plus on est très copain. Cet essai m’a enthousiasmé à un point parce qu’il était magique et parce que j’adore ce mec.

Nicolas Jacquemard