Après avoir raté le virage de la télé, le XIII français va-t-il manquer celui d’internet ?

Alors que 2022 n’a jamais été aussi proche, le rugby à XIII français semble continuer de ne pas prendre la mesure d’internet et des réseaux sociaux, plusieurs décennies après avoir raté le virage de la télé.

Comme un exemple vaut 1 000 mots, revenons sur le match qui a opposé les deux équipes réserves de celles de Super League samedi, Saint-Estève XIII Catalan face au Toulouse Olympique Élite. La rencontre n’a été que très peu annoncée en ligne, ce qui complique les choses pour attirer du monde au stade et elle n’était pas retransmise. Mais on ne s’arrête pas là, il était impossible de suivre l’évolution du score, pas même un score à la mi-temps, il a fallu attendre le coup de sifflet final pour avoir le score publié sur les réseaux sociaux des deux équipes alors que la FFR XIII ne l’a elle relayé que le dimanche après les autres matchs.

Ceci est un exemple. L’idée n’est pas de pointer du doigt ces deux équipes puisqu’aucun club d’Élite 1 ni d’Élite 2 ou même la Fédération ne semblent avoir pris pleinement la mesure du digital et des réseaux sociaux. Il y a bien des efforts à droite et à gauche et notamment depuis le confinement avec des diffusions de matchs supplémentaires, mais le XIII français partait de tellement loin qu’il est bien loin de ce que l’on peut attendre d’un club sportif de premier plan dans sa discipline en 2022.

De grosses lacunes en communication digitale

Comment peut-on réclamer que les médias s’intéressent à notre sport, à nos championnats, à nos équipes ou encore à nos joueurs alors que nous ne sommes pas capables de communiquer et de valoriser notre discipline via les outils digitaux ? Un seul club d’Élite 1 propose des conférences de presse d’avant-match filmées, moins de la moitié des clubs d’Élite 1 ont un site internet parfaitement à jour et la communication sur les réseaux sociaux est bien trop inégale. Si l’on regarde l’Élite 2, le constat est encore plus alarmant et sans les quotidiens locaux et Treize Mondial, le championnat serait presque impossible à suivre.

On se vante régulièrement d’avoir l’un des plus beaux sports au monde et pourtant sur les huit matchs d’Élite (1 & 2) hebdomadaire, on ne trouve en moyenne les résumés que de deux rencontres maximum. Comment attirer l’œil des néophytes et montrer la beauté de notre sport si aussi peu d’images sont disponibles. Autre exemple, car vous connaissez la formule maintenant, c’est le club de Cahors, pensionnaire de Fédérale, la quatrième division, qui a une des communications digitales les plus abouties, tous niveaux confondus.

Bientôt il sera trop tard !

La télévision a été manquée, il pourrait en être de même pour internet qui ne va pas attendre le XIII sans cesse quand de nombreux sports, même confidentiels, se démènent pour proposer plus de choses et de meilleure qualité. En 2022, un club d’Élite devrait mettre en place un certain nombre de choses, en voici une liste non exhaustive :

• Un site internet à jour avec son effectif, calendrier, résultats et plusieurs articles « news »
• Des comptes sur au moins les trois réseaux sociaux principaux (Facebook, Instagram, Twitter)
• Une activité régulière sur ses comptes réseaux sociaux, un post par jour étant le strict minimum
• Une chaîne Youtube avec tous les résumés de ses matchs, des diffusions en direct mais aussi des reportages vidéos ou encore des conférences de presse
• Une mise en avant des différents partenaires sur les tous les supports via des opérations

À date, il n’y a aucun club d’Élite 1 comme Élite 2 qui cochent toutes ses cases même si certains peuvent s’en approcher. L’enjeu pour le XIII français est réel et l’équipe Treize Mondial est même prête à accompagner des clubs qui seraient demandeurs. Il faut réagir et agir vite pour ne pas qu’un nouveau train nous passe sous les yeux sans s’arrêter à notre quai.

Treize Mondial