Alexandre Doutres : « Quoi qu’il arrive, le futur de l’équipe d’Espagne sera magnifique »
À l’approche des qualifications pour la Coupe du monde 2021, nous avons rencontré Alexandre Doutres, centre de l’Espagne, qui évoque les échéances capitales à venir pour sa sélection.
Alexandre, comment se passe la reprise avec Palau ?
La prépa se passe bien. Nous avons eu un programme à faire seul en septembre et nous avons repris le 1 octobre en groupe. Cela se passe bien, les nouveaux jeunes joueurs sont talentueux, les expérimentés montrent beaucoup d’envie. J’espère qu’on sera prêt pour le Magic Weekend. Antoine Noguera amène encore un peu plus de professionnalisme. Les cadres sont toujours là, on devrait passer une bonne saison.
Tu fais partie du groupe élargi avec l’Espagne, dans quelle forme physique es-tu ?
J’ai essayé de me maintenir en forme cet été avec quelques activités sportives autres que le rugby. Physiquement, je suis mieux qu’à la même période l’année dernière. Il nous reste une bonne quinzaine de jours pour finir de nous préparer.
Beaucoup de français dans ce groupe élargi, as-tu une idée de ceux qui devraient débuter avec l’Espagne cette année ?
Tout d’abord, cette liste est la liste de joueurs où le coach va pouvoir piocher. Il ne pourra pas piocher autre part pour les 2 rendez-vous. Beaucoup de personnes, après l’annonce, m’ont contacté pour nous rejoindre. C’est vraiment dommage. Du coup, dans cette liste, le maximum de joueurs possibles est inscrit. Dans cette liste, seuls 17 ou 18 français sont vraiment dans l’équipe. Le coach connaît déjà les 19 qu’il va aligner à 90%. L’Espagne a le droit d’avoir 15 exilés et va profiter de la situation au max. Un exilé est un joueur éligible (avoir au moins 1 grand parent né en Espagne, ou avoir habité 2 ans en Espagne) qui n’a pas fait au moins 10 matches dans le championnat espagnol. C’est un peu compliqué car certains joueurs ont le passeport espagnol mais comptent comme des exilés. Le championnat local ne nous permet pas encore de sortir assez de joueurs pour jouer ce genre de match.
Italie et Irlande, un groupe compliqué, comment s en sortir ?
C’est sûr que c’est le tirage le plus compliqué pour nous. Dans l’autre poule, nous aurions eu 90% de chances nous qualifier. Après la décision de la Russie de se retirer de la compétition, nous espérions pouvoir changer de poule et prendre leur place car nous finissions donc premiers de La coupe d’Europe B et nous devions donc être dans le chapeau de l’Italie pour le tirage au sort. Donc on ne pouvait donc pas se jouer. Mais la fédération n’a pas voulu changer. Et on a donc intégré la Serbie à la 3ème meilleure position.
On garde beaucoup d’espoir de se qualifier. Il y a 2 ans, l’Espagne a perdu de 60 points contre la Serbie en Espagne et perdu de 50 en Russie. L’année dernière, nous avons battu la Russie et perdu de 4 points en Serbie. Aujourd’hui, une dizaine de joueurs d’Élite nous ont rejoint, l’écart de niveau entre les joueurs domestiques et exilés est encore énorme, du coup la plus-value est énorme.
Nous espérons donc encore plus resserrer l’écart entre nous et les grosses nations, et puis avec l’envie, la chaleur de Valence, des joueurs irlandais en fin de saison, cassés d’une saison de Super League pour certains, et encore en bringue après leurs montée avec Toronto pour les autres… L’irlande nous a mis 40 point il y a 4 ans, je ne sais pas s’ils sont plus forts aujourd’hui, en tout cas nous beaucoup plus. Quoi qu’il arrive, le futur de l’équipe d’Espagne sera magnifique, des projets nous ont été proposés et si cela se concrétise ce sera magnifique.
Le mot de la fin ?
Aujourd’hui, beaucoup de personne nous demandent pourquoi on s’entête à aller en Espagne jouer, gratuitement, contre des joueurs professionnels. Beaucoup nous disent qu’on ne gagnera jamais la Coupe du monde, que l’on peut rester chez nous. Aujourd’hui je pense qu’on a autant de chance de gagner la Coupe du monde que la France, 0 chance. Alors pourquoi pas.