XIII made in France #9 : Lucien Jacinto, inculquer la gagne aux plus jeunes
Treize Mondial a décidé de mettre en avant les personnes qui participent au développement du XIII en France. Pour le neuvième épisode de « XIII made in France », nous sommes partis à la rencontre de Lucien Jacinto, président du XIII Catalan.
Issu du monde quinziste, Lucien nous raconte comment il est arrivé au rugby à XIII :
« C’est grâce à mon fils qui jouait au foot et qui voulait essayer le rugby. J’avais comme voisin Bernard Dejean, ancien joueur du XIII Catalan, qui m’a incité à l’inscrire à XIII, dans l’école de rugby Catalane. L’année suivante j’ai commencé comme éducateur puis je suis devenu dirigeant jusqu’à être président aujourd’hui. »
150 licenciés au XIII Catalan
Président du club, Lucien Jacinto nous présente son école de rugby avec une revue d’effectif aussi bien des joueurs que des éducateurs :
« Des premiers pas jusqu’aux benjamins il y a environ 75 enfants et pour les minimes et cadets ils sont environ 70 joueurs licenciés. Côté éducateurs il y en a 15 pour l’école de rugby et pour les U14 et U16, il y a deux diplômés d’état, 3 entraineurs fédéraux et une dizaine de bénévoles encadrants. »
Une belle saison pour U14 et U16
Le président du XIII Catalan nous explique que pour les deux catégories d’âge les plus élevées, les effectifs ont été complètement renouvelés. Les U14 sont passés en U16 pour la majorité et ce sont les benjamins qui sont devenus des U14. Malgré cela les résultats sont au rendez-vous :
« Pour les cadets, cela a été un peu compliqué en début de saison à cause de blessures notamment qui nous coûtent l’élimination en Coupe de France. Les entraîneurs, Ludovic Beck et Laurent Cazalet ont vraiment bossé pour remettre l’équipe sur les bons rails et on a vu que cela avait payé sur le match de dimanche contre Albi. L’équipe a proposé un jeu très fluide avec une bonne défense et c’est ce qui nous a permis cette très belle victoire.
Pour les Minimes, le groupe était refait à neuf, ils sont tombés dans une poule relevée et je me souviens de leur défaite à Carcassonne qui a servi de déclic aux entraineurs et à l’équipe. Beaucoup de joueurs ont changé de poste et cela a été concluant car Arnaud Raviglione et Clément Meunier ont maintenu ces changements sur la durée. Ils ont déjà remporté la finale de la Coupe de France contre Lézignan et ce week-end ils jouent la demi-finale du championnat de France. »
La formation pour les Dragons mais aussi pour tout le XIII français
Si Lucien Jacinto reconnait que c’est le chemin le plus évident pour les jeunes pour intégrer les Dragons, il insiste sur le fait que le XIII Catalan forme des jeunes pour jouer partout au haut niveau dans le XIII français même s’il admet le chemin tracé avec Saint Estève XIII Catalan :
« C’est un des chemins car nous sommes proches des Dragons mais toutes les écoles de France peuvent aujourd’hui mener aux Dragons. En juniors à Saint Estève XIII Catalan, 70% de l’équipe vient de notre école et en équipe première c’est à peu près 1/4 qui est formée chez nous. Mais on a aussi des jeunes joueurs qui partent jouer dans d’autres clubs d’Elite 1 ou 2. »
Inculquer la culture de la gagne aux plus jeunes
S’il trouve que le niveau des joueurs français est très bon, il admet qu’il leur manque quelque chose d’important pour rivaliser avec les meilleures nations :
« Je sais que cela va à l’encontre des idées de certaines personnes à la fédération notamment, mais je pense qu’il faut apprendre aux enfants la culture de progresser et de gagner pour avoir une équipe de France performante dans les années à venir. En France, la plupart des tournois des plus jeunes sont sans compétition, c’est dommage. Je mets à part les premiers pas, mais ensuite, pour les pupilles, les poussins et les benjamins, c’est des choses qu’on doit commencer à leur expliquer, comment gagner. Souvent on entend que cette culture de la gagne peut déformer les jeunes ou inciter à la violence, mais tout dépend de comment elle est inculquée. Si nous expliquons correctement la performance, la compétition et le respect de l’adversaire, le développement du joueur ira dans ce sens-là. C’est évidemment aux éducateurs de mettre des garde-fous et des barrières pour que cela se fasse dans la bonne direction. «
Des tournois sans parents au bord du terrain
Lucien Jacinto explique pourquoi sur un tournoi de très jeunes, ils ont interdit les parents au bord du terrain :
« Nous avons été très critiqués suite à cette décision sur notre tournoi du Challenge Jules PICAMAL – Paul DEJEAN mais cela s’est très bien passé. Les enfants ont pu jouer plus sereinement car cela arrive que ce soit les parents qui dépassent les limites et cela n’aide pas les jeunes. Plusieurs clubs mettent cela en place pour leur tournoi de jeunes car c’est vraiment mieux pour les enfants. Il faudrait apprendre aux parents à être spectateur seulement et à ne pas créer de l’animosité. En Angleterre la compétition existe chez les plus jeunes et cela marche très bien… »