XIII made in France #8 : Didier Paludetto, au coeur de la formation toulousaine
Treize Mondial a décidé de mettre en avant les personnes qui participent au développement du XIII en France. Pour le huitième épisode de « XIII made in France », nous sommes partis à la rencontre de Didier Paludetto, directeur du centre de formation du Toulouse Olympique.
Didier, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je suis un ancien joueur de Toulouse Olympique XIII, je suis professeur d’éducation physique et j’ai travaillé 10 ans à la Fédération Française de Rugby à XIII. Depuis 2007 j’exerce à mi-temps dans mon collège et à mi-temps comme directeur du centre de formation du TO.
Combien de jeunes sont au centre de formation du TO actuellement ? Combien de personnes les encadrent ?
Actuellement nous avons 10 stagiaires au centre de formation qui sont encadrés par Greg White, Bastien Coste, Aaron Wood, moi-même, tous les dirigeants de l’association et le staff de l’équipe une avec qui on travaille en étroite collaboration.
Grosso modo quel pourcentage de ces jeunes jouent ensuite à un niveau Elite ou mieux ?
Si on parle de l’Elite, il y a beaucoup de nos jeunes qui y jouent. Si on prend le cas de Saint-Gaudens, il y a la moitié de l’équipe qui est issue du centre de formation du Toulouse Olympique.
Vous avez organisé une journée de détection, quels aspects sportifs jugez-vous pour sélectionner ces jeunes ? Est-ce qu’il y a d’autres critères qui entrent en compte que le sportif ?
Les jeunes qui arrivent ne sont pas toujours prêts physiquement et techniquement, c’est pour cela que l’on développe des structures en amont pour améliorer cet aspect là. Nous essayons de détecter le potentiel du joueur en regardant son comportement sur le terrain. Nous n’oublions pas les aspects psychologiques et surtout la motivation du joueur, c’est vraiment un facteur important pour nous. En France il n’y a pas vraiment de notions de professionnalisme dans le rugby à XIII donc c’est aussi pour cela que nous rencontrons les parents pour parler du projet global qui inclut le rugby mais aussi le scolaire ou le professionnel.
Nous sommes un centre de formation agréé par le ministère de la jeunesse et des sports ce qui nous oblige à répondre à un cahier des charges. Tous les 4 ans nous avons un audit du ministère pour savoir si nous suivons les directives, c’est un aspect très important. Le double projet fait notre force car une carrière de sportif est courte donc le joueur doit penser à l’après et elle peut aussi vite s’arrêter à cause d’une blessure.
Une fois entrés au centre, quels objectifs, en plus d’en faire de bons joueurs de rugby, avez-vous vis-à-vis des jeunes ?
Nous formons des joueurs donc nous voulons leur donner les moyens d’exploiter le maximum de leur potentiel. Mais nous formons aussi des hommes et des citoyens donc nous essayons de leur transmettre toutes les valeurs importantes que l’on peut retrouver dans le sport : honnêteté, propreté par rapport aux produits, notion du club familial et d’amitié entre eux.
A quel moment jugez-vous que votre travail et celui de votre équipe a été bon vis-à-vis d’un jeune ? Autrement dit à quel moment avez-vous l’impression du devoir accompli ?
C’est une partie importante pour nous car nous essayons de mettre tout en oeuvre pour que chacun y arrive mais on ne peut pas donner à manger à un joueur qui n’a pas faim. À partir du moment où un joueur arrive à jouer avec l’équipe première et que Sylvain Houles a envie de le conserver, nous considérons que le travail est accompli. En tant que responsable, j’aime que les joueurs qui nous quittent pour jouer en équipe première ou dans un autre club soit accomplis dans leur rugby mais aussi dans leur projet professionnel pour pouvoir vivre autre chose quand le moment sera venu.
Plus globalement qu’est-ce qu’il manque aujourd’hui à la formation française pour être au niveau des autres grands pays et sortir des joueurs aussi forts qualitativement ?
Personnellement, je pense que le rugby à XIII est un sport extraordinaire qui est pratiqué partout dans le monde mais qu’on ne voit pas assez en France. Il faudrait que des médias s’intéressent plus à nous pour que nous puissions nous développer davantage à la base avec un plus grand nombre de jeunes joueurs qui pratiquent. Il est compliqué d’avoir des joueurs de haut niveau s’il n’y a pas un grand nombre de prétendants au départ. Un sport, c’est une pyramide, tout par du socle, une fois que l’on aura cela, il faudra faire comme certains pays des Îles ont fait en envoyant leurs meilleurs joueurs en NRL ou en Super League pour s’aguerrir. J’espère que le TO atteindra la Super League mais, à titre personnel, j’aimerai une solution aussi franco-française avec 10 clubs de ce niveau chez nous pour faire un championnat.
Entièrement d’accord avec les propos de Didier mais nos (amis) l’ont bien compris, pas de médias, pas de développement de la base et donc censure pour le xiii. Vive la république …..