Toulouse n’est ni Toronto ni Perpignan
Le Toulouse Olympique sera la quatrième équipe non britannique à jouer en Super League après les Dragons Catalans, toujours présents, et les mirages PSG et Toronto.
Si quelques voix s’élèvent en Angleterre pour évoquer un scepticisme à l’arrivée du Toulouse Olympique en Super League, il en découle surtout de petits calculs d’apothicaire. La crise sanitaire a mis l’ensemble des clubs sportifs en difficulté financière peu importe la taille de l’entité et le rugby à XIII anglais n’y échappe pas. L’arrivée de Toulouse en Super League est donc pour ces clubs un voyage de plus en France minimum (en fonction des matchs bonus) et les frais qui vont avec.
Ce calcul court-termiste est évidemment dommageable car si on peut comprendre que les entités aient des impératifs financiers, l’arrivée du Toulouse Olympique en Super League est une aubaine sur le long terme pour un rugby à XIII qui ne cesse de s’essouffler dans l’hémisphère nord. Toulouse n’est pas Perpignan et encore moins Toronto, décryptage à l’appui.
Une histoire de plus de 80 ans
Fondé en 1937, le Toulouse Olympique est un club historique de Toulouse avec une histoire et notamment six titres de champions de France mais aussi six Coupe de France Lord Derby. Ajouté à cela les quelques trophées en Angleterre, League 1 et Championship et vous avez un beau palmarès. La création récente des Dragons Catalans s’appuie également sur l’histoire du XIII Catalan et de Saint-Estève, clubs historiques du rugby français. Par contre Toronto ne pouvait évidemment pas se vanter d’une telle histoire car le club est né pour intégrer la pyramide des championnats anglais.
Une agglomération de plus d’un million d’habitants
C’est le seul point ou Toronto était complètement hors catégorie avec plus de 7 millions d’habitants. Mais avec son million, la Ville Rose est la cinquième agglomération française (derrière Paris, Lyon, Marseille et Lille) avec l’activité économique qui en découle. Sans faire injure à Perpignan, Toulouse c’est 5 fois la ville des Dragons Catalans en termes de population. On peut aussi évoquer l’aéroport international de Blagnac et une économie performante basée en partie sur l’industrie aéronautique et spatiale. La Ville Rose comme elle est surnommé à travers le monde aura une caisse de résonnance intéressante en France mais aussi plus largement en Europe pour la promotion du rugby à XIII.
Plusieurs clubs de Super League perplexes à la montée du TO XIII, Warrington et Leeds sont au contraire impatients 👇https://t.co/l3FO2lEqrc
— Treize Mondial (@XIIIMondial) October 12, 2021
Une formation performante
Le Toulouse Olympique a un centre de formation de rugby à XIII performant et la montée en Super League devrait encore le rende plus attractif. Mathieu Jussaume et Justin Sangaré sont les derniers joueurs sortis de la formation toulousaine à évoluer avec l’équipe première et ils devraient bien faire partie de l’aventure en Super League. De par sa position géographique, le Toulouse Olympique aura l’opportunité d’attirer des jeunes joueurs de rugby de la région dans son centre de formation avec à la clé une place à se faire en Super League.
Le Stade Toulousain et Ernest-Wallon
Depuis plusieurs années, le Toulouse Olympique s’est rapproché de son voisin le Stade Toulousain qui peut être simplement considéré comme le plus grand club de rugby au monde ou en tout cas un des plus grands. Le rugby est une religion à Toulouse et les amoureux du XV devrait trouver leur bonheur en suivant le club de XIII dans la plus prestigieuse des compétitions. Les synergies entre les deux entités, les mots forts d’Ugo Mola ou encore le partage d’Ernest Wallon sont autant d’atouts qui devraient permettre au Toulouse Olympique de rayonner dans sa ville mais bien au-delà.
L’idée qui doit ressortir de ces lignes est que le Toulouse Olympique et la métropole toulousaine ont tous les atouts nécessaires pour réussir en Super League mais aussi pour aider au développement de la compétition et du rugby à XIII en France. Avec les Dragons Catalans, il y a maintenant deux clubs professionnels de quoi renforcer l’intérêt des médias autour de la Super League. Pour les effets de cette montée du TO XIII sur le XIII en France, il faudra être patient, cela ne se fera pas du jour au lendemain mais les retombées devraient être à moyen ou long terme avec un intérêt croissant pour le sport et donc dans un autre temps l’augmentation des licenciés et des clubs.
Excellent et pertinent article. Si les medias suivent, ça devrait marcher. Il faudrait une offre de TV généraliste pour bien faire, le XV est largement couvert mais je pense que les règles plus simples du XIII pourraient attirer un nouveau public que les arrêts de jeu du XV rebutent, surtout s’ils n’en comprennent pas les raisons. Ce n’est pas faire injure au rugby à XV, que je suis régulièrement avec un (gros) faible pour le Stade Toulousain. Au niveau de la formation des jeunes, une collaboration étroite entre le TO et le Stade serait bénéfique aux deux disciplines.
Il ne faudrait pas que la fédération en prenne prétexte pour se désintéresser de la base où le nombre de clubs diminue peu à peu (voir Lyon et Toulon cette année)
Et tous les autres…
Bravo hâte de prendre ma carte d’abonné pour la Super League.
Très bel article, chapeau