Quelle place pour l’hymne national ?
Edito. Sujets de crispation dans le sport mondial, les polémiques liées aux hymnes nationaux arrivent aussi en NRL. Que faire face à cela ?
Plusieurs joueurs indigènes dont Latrell Mitchell, Joel Thompson et Ryan James ont récemment rencontré le président de l’ARL Peter V’Landys. Même si les échanges sont restés secrets, nul doute qu’il a beaucoup été question de l’hymne australien…
À l’approche du All-Star Game, match créé pour mettre en avant les joueurs indigènes et leur culture, il est logique que le débat ressorte. On se souvient aussi que lors des State of Origin, plusieurs joueurs indigènes avaient refusé de chanter l’hymne. Ce qui avait provoqué de vives polémiques en Australie et même des appels à ce que les joueurs restés silencieux ne soient plus appelés en équipe nationale.
Le rugby à XIII n’est pas le seul sport confronté à cela. On connaît tous le cas Colin Kaepernick, joueur de NFL qui se mettait à genou lors de l’hymne américain pour protester contre le racisme et les violences policières aux USA. Ce qui lui a d’ailleurs valu de perdre son emploi et de ne pas en avoir retrouvé un autre depuis…
En France aussi, nous avons connu notre lot de polémiques liées à la Marseillaise. Michel Platini refusait de la chanter car selon lui « Le football ce n’est pas la guerre ». Sur tous les terrains, les hymnes génèrent des crispations politiques, des débats stériles et des récupérations populistes. On en vient même à demander à ce que les joueurs soient jugés sur leurs envies de chanter et non plus pour leurs performances sportives ! Le monde à l’envers…
Quelles solutions ?
Je suis un adepte de la solution la plus radicale : plus d’hymne avant les matchs. Soyons réalistes, même si pour beaucoup la fierté de représenter son pays reste vive (on le voit avec les quinzistes italiens ou les footeux algériens), les choix de sélections se font plus souvent dans l’intérêt d’une carrière que par pur patriotisme. Si seul le 2ème cité entrait en jeu, les équipes de foot africaines attireraient plus de bi-nationaux, et James Tedesco jouerait encore pour l’Italie. Mais être international pour une « grosse sélection », permet de négocier les contrats à la hausse plus facilement et d’attirer plus de sponsors.
De plus, ça permettrait enfin d’écarter ces polémiques et de nous concentrer sur ce qu’on aime le plus : le terrain !
Et maintenant, place au jeu !
Idriss Ahamada