Olivier Janzac : « Construire un projet avec Villeneuve »
L’équipe de Treize Mondial a pu s’entretenir avec Olivier Janzac, cadre technique de la Fédération Française de Rugby à XIII et conseiller technique du club des Léopards de Villeneuve-sur-Lot. Situation du club à son arrivée, projets d’avenir et rôle au sein de la fédé, il nous dit tout !
Olivier, pouvez-vous vous présentez en quelques mots ?
Je m’appelle Olivier Janzac et j’ai 38 ans. Je suis originaire d’Ayguesvives ou j’ai grandi et fait mon école de rugby. Ensuite, j’ai joué à Toulouse Jules Julien, puis au TO et j’ai quitté Toulouse pour aller à Lézignan. J’ai commencé ma carrière d’entraîneur par un retour aux sources à Toulouse Jules Julien. Après ça, j’ai aussi dirigé Lescure et Limoux, et je viens d’atterrir à Villeneuve-sur-Lot.
Vous venez d’arriver à Villeneuve-sur-lot. Dans quel état était l’équipe à votre arrivée ?
Le club en entier était très touché. Ils avaient misé beaucoup d’espoirs sur cette saison et le fait d’exploser comme ça les a beaucoup touchés que ce soit les joueurs, dirigeants, bénévoles et supporters. J’ai trouvé un club limite en dépression ! C’est un terme assez fort mais c’était un peu le cas. En début de saison ils avaient parlé de League 1 et de faire des bons résultats, ils ont fait venir David Ellis etc… En plus, ils avaient battu St Estève XIII Catalan à la première journée et je pense que ça a nourri pas mal d’espoirs. Et puis derrière ils se sont effondrés, jusqu’à prendre 70 points au retour contre St Estève XIII Catalan. Je suis arrivé peu après ce match et j’avais trouvé un club très touché.
Partez-vous sur un projet à long terme à Villeneuve ?
Je me suis engagé il y a 2 mois pour finir la saison. Ce que j’aimerai à titre personnel, c’est pouvoir y rester à moyen terme et y faire 2 saisons supplémentaires afin de pouvoir structurer le club et essayer de redorer un peu son côté sportif.
Vous avez également un rôle auprès de la fédération. Pouvez-vous nous expliquer votre travail là-bas?
Ma mission principale est d’être responsable et entraîneur du pôle France, qui est implanté au CREPS de Toulouse. À ce titre, j’ai 2 fonctions : celle de responsable du pôle où j’assure les responsabilités administratives et financières, le suivi scolaire et le suivi social de tous les joueurs du pôle et celle d’entraîneur où je conduis et planifie les séances d’entraînement des joueurs du pôle. J’ai aussi une deuxième mission importante qui est la formation des entraîneurs. Je suis le principal intervenant sur le diplôme « entraîneur performance », qui permet de coacher en Elite 1, Elite 2 et Junior Elite.
Des échéances internationales arrivent bientôt. Comment voyez-vous le futur de l’équipe de France ?
C’est de très bonne augure que le calendrier international soit aussi fourni. Il va falloir être très intelligent pour le gérer car nous avons un vivier de joueurs professionnels qui est assez peu conséquent en nombre. Les joueurs sortiront d’une saison de Super League ou de Championship et seront assez usés. Il faudra gérer les temps de repos de certains joueurs et laisser la porte ouverte aux joueurs d’élite. Le fait de jouer l’Angleterre, la Nouvelle-Zélande et toutes ces nations du top est hyper important pour nous. On a vu à la Coupe du monde que nous ne sommes pas habitués à ce genre de confrontations… Dans un premier temps, il faudra régulièrement se confronter à eux et bien gérer l’effectif humain. Ensuite on verra ce qu’on peut apporter en termes de résultats.
Vous allez affronter Palau ce weekend. Que pensez-vous de cette équipe ?
Palau est une équipe qui a mal commencé. Par contre sur le papier et au niveau de l’effectif qui la compose, je trouve qu’il y a une super équipe ! Quand Rémy Marginet et Amine Miloudi ont intégré l’équipe et qu’ils ont récupéré quelques blessés, on a vu que ça commençait à prendre forme. De plus, Olivier Elima, avec qui je travaille en formation car il est en train de passer son diplôme « entraîneur performance » est un jeune entraîneur qui prend de l’expérience au fil des semaines. Je m’attends à une grosse confrontation, car ils sont capables de faire de très belles choses. Ils manquent encore un peu de constance dans leur discipline, mais je m’attends à un bon match de rugby.
Comment jugez-vous le niveau du championnat de France Élite ?
Le niveau du championnat de France est en progression permanente, contrairement à ce que je peux entendre des fois. Le niveau des joueurs ne cesse de progresser, pour moi c’est une évidence. Par contre, ce qui est autour est en souffrance comme la présence de spectateurs aux matchs. On est en manque de fréquentation dans tous les stades… Quand vous allez voir une rencontre, « l’enveloppe » autour du jeu, que ce soit l’ambiance, la fréquentation, ou tout simplement les infrastructures souffrent énormément. Nos stades ne sont pas confortables, n’ont pas d’éclairage suffisant et ne sont pas attirant pour les sponsors ou tables de partenaires. Par contre ça n’empêche pas le niveau des joueurs d’augmenter ! Lors du Magic Weekend, j’ai vu la confrontation entre Limoux et Lézignan et c’était d’un très bon niveau.
Selon vous, des joueurs d’Élite peuvent-ils ambitionner de jouer en Super League ? Si oui, lesquels ?
Cela dépend. Si c’est pour jouer uniquement certains matchs, je pense qu’il y a une multitude de joueurs d’Élite qui sont capables de le faire. Après pour y faire une saison complète ou une carrière c’est différent ! Mais sinon pour citer quelques noms, je vois par exemple quelqu’un comme Valentin Yesa ou Maxime Herold du côté de Limoux. Je pense aussi qu’un joueur comme Thomas Ambert (St Esteve – XIII Catalan) est largement capable de jouer en Super League, tout comme Damien Cardace (Lézignan) qui y a déjà joué. Je pense également que Rémy Marginet et Amine Miloudi (Palau) ont les moyens de faire des apparitions en Super League. La difficulté pour nous en France est de trouver des joueurs capables d’y faire une saison entière et à l’heure actuelle c’est plus compliqué. Souvent ceux qui y arrivent sont ceux qui partent en Angleterre et travaillent dur pour y arriver.
Il a été question d’une arrivée aux Dragons Catalans mais ça ne s’est pas fait. Quelles en sont les raisons ?
C’est une question un peu compliquée pour moi… Dans le sens où ça implique d’autres personnes. Donc si on a le droit a un joker dans cette interview je le prends (rires) ! Cependant, je remercie encore Steve McNamara de m’avoir sollicité et Bernard Guasch de m’avoir fait confiance. Après ce n’est peut-être que partie remise ou peut-être pas… Mais en tout cas c’est une bonne reconnaissance pour moi. Si ça ne s’est pas fait, c’est que ce n’était peut-être pas le moment, on verra plus tard…
Idriss Ahamada