Mathias Pala : « Il n’y a pas de place pour ceux qui ne veulent pas tout donner pour leur équipe »
Mathias Pala, ancien joueur des Dragons Catalans, est un des seuls français à être resté dans le staff de Steve McNamara. Il est le responsable de la musculation, et nous fait un point en ce début de pré-saison.
Quasiment tous les joueurs sont arrivés à Perpignan, tout d’abord, quel était l’état de forme des joueurs à la reprise ? Pas trop d’excès ont été faits durant l’été ?
Nos joueurs ont eu moins de coupures cette saison, ils en ont tous profité pour passer du temps en famille ce qui est très important et sont arrivés dans une forme généralement très acceptable pour commencer une pré-saison.
Comment se fait le suivi des joueurs pendant les vacances ?
Pendant les vacances, les joueurs ont un programme individuel à réaliser en autonomie. On laisse assez de liberté car la saison est longue et on veut éviter de créer de la monotonie. Donc tous les sports (non extrêmes) sont autorisés afin de se maintenir en forme et de couper du rugby. L’idée est de maintenir un corps en pleine santé tout en prenant du plaisir à réaliser une activité, cela peut être du surf, de la course, des randonnées… chacun a des hobbies différents. Puis trois semaines avant la reprise, on demande aux joueurs de commencer un programme spécifique pour les préparer à encaisser la première semaine de pré-saison !
Du moment qu’un nouveau joueur signe au club, comment se font les premiers contacts à ce niveau, avant qu’il arrive en France ?
Dès que l’on signe un nouveau joueur, cela se passe avec les agents du joueur puis notre entraîneur et notre manager. Tous les membres d’un staff ainsi que les joueurs sont avertis que peu de temps avant la signature d’un nouveau joueur. Après cela viennent les bilans médicaux avec notre responsable du médical Fabien Gonzales et tout le côté administratif avec notre player wellfare (personne en charge du bien-être des joueurs), Sandra Chevalier.
Il y a un nouveau préparateur physique qui vient des Sydney Roosters cette année, quelles sont les différences faites jusqu’ici avec les derniers en poste ?
Cette année, l’arrivée de Ryan Whitley est une bouteille d’oxygène pour notre équipe. Il amène la rigueur et l’enthousiasme que les joueurs ont besoin. De plus, son expérience avec le haut niveau de la NRL lui donne une certaine aura. Tout le monde est prêt à se mettre au travail !
Steve McNamara a parlé, en fin de saison, des problèmes qu’il y a eus sur la préparation de la saison dernière. Quel est le programme cette année jusqu’à la reprise ?
Beaucoup d’autres choses devaient être remises en question concernant notre saison passée. L’état physique de fin de saison était surtout le résultat d’une fatigue qui s’est accumulée en tirant souvent sur la corde des mêmes joueurs. Il y a un volume de match assez impressionnant dans ce championnat (comparé à la NRL). Mais cette année tout le monde sera enfin logé à la même enseigne, car le haut niveau ne fait pas de cadeau, il n’y a pas de place pour ceux qui ne veulent pas tout donner pour leur équipe.
À chaque début de préparation, on sait qu’il y a les traditionnels tests physiques. Est-ce que tu pourrais nous dire quelques chiffres sur le physique ou le cardio ? Pour savoir qui est le plus fort, le plus endurant, etc.
Beaucoup de tests cette année, en particulier car on essaie d’inculquer une culture de la performance plus forte. Les joueurs sont en compétition face à eux-mêmes sur toute la durée de la pré-saison. Je ne peux pas divulguer de datas, mais pendant que nos arrières Romano, Rougé, Mourgue détiennent les records coté endurance, nos milieux comme Tevita Pangai JR, Navarrete, Dezaria, Sims et Ben Abdeslem sont les hommes forts de cette intersaison.
Tu fais partie des préparateurs physiques depuis de nombreuses années maintenant chez les Dragons. Tu as souvent pris le relai quand certains sont partis, sans être vraiment mis en place. Est-ce que ça t’a jamais donné envie de viser un autre sport avec d’autres opportunités, où tu serais le préparateur en chef ?
Je suis aujourd’hui chanceux de pouvoir travailler dans un tel environnement, l’expérience de Ryan à mes côtés me fait grandir et m’épanouir dans ce qui est l’essence même de mon métier “le coaching”. Dans ce métier comme dans la vie, il ne faut jamais vouloir griller les étapes. Être chef, on verra, un jour, plus tard, pourquoi pas !
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette saison ?
PAS DE BLESSÉS !