Le rugby à XIII, une histoire à part
L’histoire du rugby à XIII remonte à très loin ! C’est en effet en 1895 lors d’une scission entre les clubs du nord et du sud de l’Angleterre que notre discipline fut créée, abandonnant le XV pour presque toujours. Après plus de 24 ans d’existence, le monde du ballon ovale se diversifiait pour notre plus grand bonheur.
Plus de 100 ans plus tard, il est intéressant de se pencher sur l’évolution et sur la véritable culture qui s’est créée autour du rugby à XIII : destiné à des classes sociales moins privilégiées que son grand frère, peu médiatisé, faisant émerger des personnalités charismatiques, mais éloignées de ce qu’on peut trouver dans le monde du sport professionnel.
C’est peut-être pour cela que dans notre discipline, vous trouverez rarement des joueurs prêts à tirer la couverture à eux ou être les plus excentriques que le monde du sport ait connus ! Retour sur la belle histoire du rugby à XIII.
Une lutte des classes dès l’origine
La création même du rugby à XIII repose sur une lutte des classes entre des joueurs du nord de l’Angleterre souvent issus de la classe ouvrière et ceux du sud souvent plus riches. La scission que nous évoquions plus tôt est ainsi due au refus de la compensation des heures de travail perdues, principalement pour les joueurs des régions du Lancashire et du Yorkshire.
À partir de ce moment-là, la rivalité entre le XIII et le XV n’a jamais vraiment cessé. L’un des exemples les plus connus concerne l’interdiction de notre discipline par décret pendant le régime de Vichy (1941). Alors même que le rugby à XV périclitait depuis tant d’années, notamment en raison de la violence de nombreuses parties…
Ce mauvais coup fut infligé par le directeur de cabinet du ministre des sports, Joseph Pascot, qui était un ancien international quinziste. Il faut savoir que le XIII commençait à s’imposer grâce à la volonté des clubs d’offrir un jeu plaisant et fluide. Ce fut presque la fin, car ce décret signifie la fusion des deux disciplines et surtout la perte des richesses de la fédération à XIII qu’on estimait colossales. Mais ce ne fut qu’un coup d’épée dans l’eau et après 4 années d’absence, la marche en avant pouvait reprendre comme en attestèrent les 100 000 personnes venues accueillir l’équipe nationale victorieuse d’une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Le particularisme du XIII en France
En France, si cette lutte des classes pouvait surtout être imagée au travers du réseau des quinzistes souvent proches des cercles du pouvoir, c’est plus au travers du maillage territorial que la différence se fait. Avec un peu plus de 20 000 licenciés, le XIII n’est pas pratiqué partout et plutôt dans des zones rurales. Quand on s’intéresse aux résultats de l’Elite 1, la première division française, on peut y voir très peu de grandes villes à l’exception de Toulouse ou d’Avignon.
Cet état de fait est aussi dû au peu de médiatisation du rugby à XIII qui en fait un sport confidentiel à l’échelon national. À l’inverse, les médias locaux font souvent la couverture de notre discipline ce qui explique l’attachement fort de certains territoires. Mais l’apparition du web avec des sites spécialisés et des canaux de diffusion pour certains matchs pourraient changer la donne.
Quel avenir pour le rugby à XIII
Il est très compliqué de se pencher sur le futur du rugby à XIII. L’élection d’un nouveau président il y a quelques semaines pourrait dynamiser notre sport avec une volonté affirmée de rendre le championnat Elite plus attractif et de rapprocher l’Équipe de France des meilleurs joueurs des Dragons Catalans et du Toulouse Olympique. Une belle performance des Bleus à la prochaine Coupe du monde serait déjà un beau commencement.
Mais c’est clairement la diffusion télévisuelle qui pourrait tout changer, pourquoi pas sur beIN SPORTS ou un autre acteur audiovisuel du sport. En attendant, les stars du rugby sont toujours séduites par une aventure sur le XIII comme l’ancien international Frédéric Michalak qui s’est exilé aux confins du monde pour cela.