
La marche est-elle trop haute pour Nathan Cleary et les Panthers ?
La finale de la NRL qui va opposer Panthers et Storm est imminente. Penrith a dominé la saison de la tête et des épaules dans le sillage de Nathan Cleary, mais le grand moment, c’est maintenant.
Premier du championnat avec un nul au round 3 et une seule défaite au round 5, Penrith a survolé la phase régulière. Lâché par son tuteur, James Maloney, en début de saison, Nathan Cleary a récupéré les clés du camion. Toujours en conduite accompagné avec papa au coaching, Nathan Cleary a pris une toute autre dimension.
Le sans-faute
Passé la petite crise d’ado en début de confinement, il a pu se concentrer sur le jeu et on peut dire que cela a plutôt bien fonctionné. Les victoires s’enchaînent (16 de suite) et Nathan est le joueur de NRL qui touche le plus de ballons. Autour de lui, tout le monde s’est mis au diapason. Si les Yeo, Koroisau, Kikau ou Fisher-Harris étaient gages de sécurité avant même de débuter la saison, beaucoup d’autres joueurs pouvaient, si ce n’est inquiéter, au moins questionner.
En premier lieu, Dylan Edwards et Jarome Luai, respectivement arrière et ouvreur. La saison 2019 d’Edwards, sa première en tant que titulaire, n’a pas été simple. Beaucoup de fautes de mains (32), souvent dans son propre camp et peu d’inspiration en attaque. Luai lui, sortait principalement du banc en 2019 et avait quelques fois sa chance en remplacement de Maloney. Si le talent était visible, les lacunes aussi. Cette saison, les deux joueurs ont été responsabilisés dans un rôle bien précis. Leurs actions et décisions ont été simplifiées. Jarome Luai occupe le côté droit de l’attaque et Dylan Edwards le côté gauche, la pâte de Trent Barrett. Avec les chefs d’orchestre Cleary et Yeo au centre du terrain, les deux joueurs peuvent évoluer sans pression et jouer ce qu’ils ont en face.
Cette organisation a permis l’éclosion de nouveaux joueurs, comme Stephen Crichton dont l’entrée en NRL reste mémorable mais aussi des avants Liam Martin, Tyrone May ou Moses Leota. Une belle organisation, des joueurs qui s’entendent bien et qui pour la plupart ont joué en jeunes ou en réserve chez les Panthers, une star, Penrith a réussi la saison quasi parfaite.
Ca tremble un peu des genoux
Quasi parfaite, parce que sans le titre au bout, ce ne sera pas parfait. Les Warriors en NBA ont eu beau gagner 73 matchs sur 82 pendant la saison, ils n’ont pas remporté le titre au bout et ça fait tâche. Il en sera de même pour Penrith si jamais le Storm venait à remporter le titre. Et rien n’est moins sûr.
Après cette balade de santé en saison régulière, on attendait avec impatience les Panthers dans les Finals. Le premier rendez-vous avec les Roosters ne s’annonçait pas comme une partie de plaisir et ça ne l’a pas été. Nathan Cleary a porté son équipe avec trois essais et le drop décisif mais les Panthers se sont fait peur. Beaucoup de joueurs ont été maladroits, la pression des phases finales s’est fait sentir. Un bon point malgré tout pour Penrith qui s’en sort face au double champion en titre, qui, même s’il n’est plus ce qu’il était, aurait pu créer la surprise. Avec le un Nathan Cleary en patron en plus.
Fort de cette victoire, on s’attendait à, si ce n’est une totale domination, de la maîtrise et de la confiance de la part du leader du championnat face aux Rabbitohs pour l’accession à la Grand Final. C’est là que la fée « brilité » a fait son retour et s’est attaquée au boss cette fois-ci. Moins présent, moins décisif, parfois fébrile, le numéro 7 n’a pas brillé comme à son habitude. Heureusement le service minimum est quand même de haut niveau, essentiellement avec un jeu au pied correct. Mais sans le fils prodige aux manettes, ça a été très poussif. Il en fallait pas temps aux Rabbs pour espérer, ce qu’ils ont fait jusqu’au bout. Isaah Yeo est alors sorti du bois pour délivrer les siens. Nous rappelant que c’est un sport d’équipe.
« The Grand Final »
Ils y sont. C’est le grand moment où il faut concrétiser une saison exceptionnelle. Pas de chances, ils vont affronter le Storm de Cameron Smith qui depuis 5 ans est soit finaliste, soit champion, soit premier de la saison régulière. Autant dire qu’eux ne vont pas trembler. Donc voilà les Panthers condamnés à faire un match complet, ce qu’ils n’ont pas eu à faire si souvent cette saison, tellement ils étaient au-dessus. Toute l’équipe devra répondre présente évidemment mais avec le Nathan Cleary du match des Rabbitohs, ça ne suffira pas. Ils en sont capables et on a hâte de voir les Koroisau, Fisher-harris, Kikau, Yeo, Luai, Cleary, Crichton, Edwards face à Cameron Smith et sa bande, Bromwich, NAS, Hughes, Munster, Addo-Carr, Papenhuyzen, etc… Seront-ils capables de priver la légende d’une sortie en apothéose ?
Julien Castagnet