La fin de l’ère James Tedesco
Depuis la retraite de Billy Slater, il est l’arrière des Kangaroos et le joueur le plus régulier à ce poste en NRL. Mais depuis quelques mois, la machine est grippée. La fin de l’ère James Tedesco ?
Le début de l’ère James Tedesco
À la fin de la saison 2018, Billy Slater prend sa retraite et les Roosters sont sacrés champions avec James Tedesco à l’arrière qui vient de débarquer des Wests Tigers. La même année, il fait ses débuts avec les Kangaroos et il est élu meilleur joueur des Blues lors des State of Origin. On quitte l’ère Slater pour entrer dans celle de James Tedesco.
En 2019 rebelote, sous les ordres de Trent Robinson, les Roosters réalisent le doublé. James Tedesco marque l’essai de la victoire à 8 minutes de la fin face aux Raiders. Les Blues remportent la série des State of Origin et il remporte la Wally Lewis Medal qui récompense le meilleur joueur de la série. Là encore, il marque l’essai décisif dans la dernière minute pour crucifier le Queensland. Cette saison-là Tedesco s’installe également à l’arrière chez les Kangaroos. 18 essais, 13 passes décisives, plus de 200m de moyenne et près de 7 placages cassés par match, ce sont des standards que Tedesco va tenir jusqu’à cette année.
Depuis, il est aussi devenu capitaine des Roosters, des Blues et des Kangaroos. Une référence, je vous dis. Aujourd’hui, il n’a que 30 ans et pourtant on a l’impression qu’il arrive au bout de quelque chose, pourquoi ?
Les raisons du déclin
Premièrement, son équipe est moins dominante. James Tedesco peut créer mais pour lui-même surtout, par des exploits individuels lui permettant de se défaire de plusieurs plaqueurs. Mais sa principale force est d’exploiter les failles que ses coéquipiers peuvent créer, spécialement son paquet d’avant. Celui des Roosters a été dominant pendant plusieurs années et James Tedesco a su en profiter. Son entente avec le talonneur Jake Friend y était aussi pour beaucoup. La retraite de ce dernier en 2021 coïncide peu ou prou avec la perte de vitesse des Roosters et donc de Tedesco. L’arrivée de Brandon Smith cette saison devait redonner un coup de boost à cet axe 1-9 mais la mayonnaise n’a pas eu l’air de prendre sur les quelques matchs qu’ils ont joués ensemble.
Le pack des Roosters étant moins dominant, James Tedesco l’est également. Pire, depuis cette saison, se voyant et voyant son équipe en difficulté, il en fait un peu trop. Et ça ne fonctionne pas.
Pour les State of Origin, c’est un peu différent. On ne peut pas dire que le pack soit moins fort, évidemment. Cela dit, il est évident que Billy Slater, devenu coach des Maroons, a choisi et préparé son équipe judicieusement pour stopper James Tedesco. Et ça marche. Billy Slater a laissé sa place sur le terrain mais il est venu la reprendre depuis le banc de touche.
La concurrence progresse
Dernière chose qui joue en la défaveur de James Tedesco, la concurrence. Il est clair que depuis quelques années maintenant, le poste d’arrière s’est beaucoup transformé. Autrefois, il suffisait d’être capable de remonter les ballons, de sentir les coups pour être en soutien, ou de venir créer les surnombres. Aujourd’hui, l’arrière est devenu aussi créateur et est un maillon aussi important que la charnière dans les constructions des attaques. Et le tout en conservant les missions qui étaient déjà les siennes, voire plus. En défense, l’arrière n’est plus seulement le dernier rempart mais il est aussi le garant de la bonne organisation collective défensive. Donc une fois que l’on a dit tout ça, on comprend pourquoi les clubs de NRL misent beaucoup p sur ce poste et des très bons arrières, il commence à y en avoir quelques-uns.
Dylan Edwards aux Panthers, n’est pas le meilleur créateur mais est un travailleur infatigable. Latrell Mitchell aux Rabbitohs, le talent à l’état pur, capable de marquer tout seul comme de créer pour les autres. Clinton Gutherson, toujours dans les bons coups, sauvent autant d’essais qu’il n’en marque. Tom Trbojevic, peut-être le plus complet lorsqu’il n’est pas blessé bien sûr. Kalyn Ponga, sorte de James Tedesco 2.0, lui aussi capable de créer pour les autres ou de faire tout tout seul. Et bien sûr Reece Walsh qui explose cette saison. Tous ces joueurs n’ont rien à envier à James Tedesco, phrase impossible à prononcer il y a seulement 3 ans.
Les Roosters l’ont resigné jusqu’en 2025. James Tedesco va donc devoir travailler pour se réinventer s’il ne veut pas que ce soit son dernier gros contrat car la concurrence, elle, ne risque pas de ralentir.
C’est drôle, je me suis presque fait incendié la saison passée quand j’ai dit que Tedesco était sur la pente descendante.
Ce fut un excellent arrière, mais il semble fatigué, moins explosif que les dernières années et c’est presque logique vu l’exigence de ce championnat.