Jacques Soppelsa, une voix divergente
Nous avons rencontré Jacques Soppelsa, géopolitologue et ancien président de la fédération française de rugby à XIII, qui nous parle de sa passion de toujours !
Jacques, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Professeur et ancien Président de l’Université de Paris Panthéon Sorbonne ;ancien diplomate à New York et à Buenos Aires ; ancien Président de « France Soir » ; ancien Vice Président puis Président de la Fédération de Rugby à XIII ; ancien Président de l’international Board de la Rugby League.
Comment a commencé votre histoire d’amour avec le rugby à XIII ?
Tout simplement parce que je suis né à deux cents mètres du stade de rugby de Libourne XIII et vécu mon enfance et mon adolescence autour de ce dernier puis des exploits du grand e Bordeaux XIII de l‘époque avant de monter dans la capitale (suite à mon entrée à Normale Sup) et de jouer à Paris Côte basque XIII puis à Lutèce XIII.
Quel est le meilleur souvenir que le XIII vous ait procuré ?
Indéniablement, déjouant tous les pronostics, la superbe victoire du XIII de France, en mai 1985, sous ma Présidence, à Perpignan, contre les Britanniques.
C’est sous votre présidence que le rugby à XIII a retrouvé son nom, pouvez-vous nous expliquer pourquoi et comment vous avez mené ce combat ?
Elu Président du Board, j’étais donc entouré de fédérations appelées « rugby à XIII » sauf dans mon propre pays !!!. Situation insupportable . Après l’infâme décision de Pétain et de ses bires, (interdisant la pratique de notre sport et confisquant ses biens) nos prédécesseurs avaient certes contribué à faire renaître le XIII mais en acceptant le compromis « Jeu à XII » Notre combat fut rude, face à la féroce opposition de nos « amis » quinzistes et de leur leader Ferrasse (dit « Bébert la Godasse »), mais nous avons finalement gagné, grâce notamment à la pugnacité de note avocat, mon ami Jean Denis Bredin. Et je suis très fier de ce succès.
Vous avez été sur la liste du nouveau président, Monsieur Palanques, avant de démissionner, pourquoi cette décision ?
Je connais Marc Palanques depuis un tiers de siècle. J’ai particulièrement apprécié ses qualités de joueur et de capitaine. A la suite de la présidence de C.Zalduendo, j‘ai cru de bonne foi que l’on pouvait avec Marc repartir du bon pied… Je devais m’ occuper du projet « Ligue » mais je n’ai disposé, outre la mesquinerie de comportement de certains, d’aucuns moyens matériels et humains pour assumer cette tâche, puisque les bénévoles qui s’étaient manifestés pour m’aider dans cette mission n’ont jamais été accrédités. En outre, j’ai très vite constaté que le petit cénacle entourant le Président confondait « autorité » et « autoritarisme » . Plus grave, les initiatives tendent désormais, à faire de la FFRXIII une simple fédération régionale (même si je n’ai a priori rien à l’encontre de nos amis audois et catalans) reléguée, y compris dans les médias, au rang de la balle au tambourin ou du jeu de paume..
Globalement, quel regard portez-vous sur le XIII français ?
Un regard lucide et terriblement attristé. Surtout quand je constate l’ostracisme de facto subi par certains valeureux ambassadeurs du Treize, comme Robert Fassolette, par exemple… Il semble que nous soyons désormais quasiment au fond du trou dans tous les domaines.
Selon vous sans une ligue nationale forte, est-il possible d’avancer pour le XIII français ?
Non, la création d’une Ligue me parait toujours aussi incontournable, comme je l’avais déjà longuement évoqué à Perpignan en mars 2016, à l’image de ce qui se passe dans la plupart des autres sports collectifs. Et j’ai du mal à imaginer que le projet apparemment acté pour 2019 permettra de rebondir. Espérons toutefois que le responsable du dudit projet (au demeurant fort sympathique) en dépit, nones volens, de la litanie d’échecs illustrant sa carrière, nous donnera tort. C’est l’un de mes voeux les plus chers…
La Coupe du Monde a été difficile pour les bleus, pouvait-on espérer mieux ?
Les résultats obtenus par le XIII de France confinent au pathétique. Certes, il était illusoire d’imaginer un succès face aux Australiens et aux Anglais. Mais tomber pitoyablement devant le Liban et repartir avec un zéro pointé !! Les responsables de cette Bérézina vont-ils en tirer les leçons qui s’imposent ? Wait and see… ?
18 mois plus tard le constat est encore plus cruel… rien n’avance …
Terriblement vrai
Un homme désabusé, on peut le comprendre, tant notre manque de passion, de foi et d’investissement pèse lourd concernant l’abandon général de nos troupes! De surcroît pointe un ressentiment auquel il n’est pas bon de s’y complaire juste à ce moment, malgré un zéro pointé, mais le ‘pseudo Liban’ n’était-il autre chose qu’une équipe de NRL au grand complet, qui en lieu et place des tongiens, eut pu, etc?, ou un frémissement se fait jour de se laisser aller au défaitisme… Merci quand même monsieur Jacques Soppelsa et haut les cœurs !
Jacques Soppelsa , un grand Monsieur, que l’on ne présente plus, et qui aurait pu apporter beaucoup à notre mouvement…………………………………….