
Alexandre Mickalezyk : « Je compte bien continuer de venir soutenir mes amis sur le bord de l’Aiguille »
Alexandre Mickalezyk, jeune retraité des terrains, explique sa décision de quitter Limoux et d’arrêter le rugby à XIII.
Alexandre, peux-tu te présenter ?
Alexandre Mickalezyk, 26 ans, infirmier en réanimation à Toulouse et récemment retraité sportif après 16 ans de rugby à XIII.
Pourquoi arrêtes-tu ta carrière maintenant alors que tu as encore quelques années devant toi ?
Ça a beau paraître prématuré du fait de mon jeune âge mais la décision est longuement réfléchie. Voilà deux ans que l’association travail / rugby devient compliquée, je ne travaille que de nuit dans ma clinique, ça laisse peu de temps à l’extra-professionnel. Les allers-retours entre Toulouse et Limoux devenaient épuisants, on a essayé d’aménager mon planning avec Maxime, ça a pu tenir jusqu’à la fin de cette année mais je ne suis pas prêt à jongler entre la fatigue physique et psychologique une année de plus.
J’aurais pu trouver une place dans un club plus proche pour éviter les déplacements mais le rugby n’occupe qu’une place secondaire voire tertiaire dans ma vie actuelle, ça fait 5 ans que je rencontre les mêmes adversaires dans les mêmes équipes à la même période de l’année et que l’attractivité s’éteint peu à peu… C’était mieux d’arrêter avant que je finisse désintéressé ou dégoûté de ce sport que j’ai autant aimé.
Quels sont les éducateurs, entraîneurs, joueurs qui auront marqué ta carrière ?
J’ai croisé la route de beaucoup de monde ces 15 dernières années, si je devais citer une personne, ce serait Olivier Janzac. Simplement parce qu’il a été l’un des premiers à faire bouger les choses pour moi, il est à l’impulsion de mon séjour en Australie, il m’a fait voir le rugby autrement, il m’a fait faire mes premiers matchs en Élite lorsque j’étais encore junior. Je pense évidemment à Thierry Dumaine avec qui on a vécu de grandes choses en EDF ou aux Dragons U19.
Côté joueurs, je ne peux m’empêcher de me vanter d’avoir pu m’entraîner avec mon idole de jeunesse Sonny Bill Williams. Mais aussi me viennent en tête les joueurs avec qui je jouais ou habitais à Sydney que je vois aujourd’hui à la TV comme Latrell Mitchell ou Victor Radley. Mais si je dois en cibler un, ce sera Alrix Da Costa. Nous avons grandi ensemble dans la même maison durant toute notre adolescence, nous avons toujours joué ensemble jusqu’à mon départ à Sydney, c’est comme mon petit frère et je suis fier du parcours qu’il a suivi au sein des Dragons, c’est un gros bosseur qui ne mérite que de réussir.
Quels souvenirs gardes-tu de ta carrière et ton départ aux Roosters est-il le moment le plus fort ?
Entre les équipes de France, les contrats à Sydney et aux Dragons, les phases finales en France diverses etc… C’est compliqué de choisir un moment clé. Je pense que je resterai sur ce titre de champion de France avec mon club de coeur Limoux, c’était la meilleure façon de terminer ma carrière. Au coup de sifflet final, c’était très émouvant pour moi car j’avais déjà pris la décision d’arrêter, je savais que c’était mon dernier rendez-vous rugbystique.
Le départ à Sydney était un moment très important et fort de ma carrière mais aussi, et surtout de ma vie d’homme… Les gens ne se rendaient pas vraiment compte de l’abnégation que demandait de partir à l’autre bout du monde à 17 ans, loin de sa famille, ses amis, sa copine, dans un cadre aussi « hostile » que celui-ci, où tout le monde veut prendre la place du voisin. Le séjour chez les Roosters était très éprouvant sur bien des plans, mais il m’a beaucoup apporté et contribué à l’homme que je suis devenu aujourd’hui.
Quelles sont tes envies après le rugby ?
Aujourd’hui je suis épanoui, dans mon métier et ma vie personnelle, mon travail me passionne et j’aime ce que je fais. Infirmier a beau être une profession ingrate, avec son lot de contraintes, il est également galvanisant et peut se montrer plus stimulant qu’on ne le croit. J’ai plein de projets d’évolution dans la santé, mais ça j’en parlerai une fois que ça se concrétisera. Côté sport, je pense m’orienter vers un sport de combat style boxe ou lutte, histoire de continuer à prendre des coups quand même… (rires) Mais je compte bien continuer de venir soutenir mes amis sur le bord de l’Aiguille les dimanches après-midi !
Merci pour cette interview très intéressante d’un point vue humain
Bonne continuation