
Une étude alarmante sur les risques liés aux commotions
Sujet d’actualité dans les sports de contact, la commotion est de plus en plus encadré et sous surveillance. Le rugby à XIII comme à XV a du faire évoluer ses règles pour mieux prendre en charge les commotions cérébrales. Un sujet qui avait fait réagir lors de la sortie du film Concussion, traitant le problème dans un autre sport à risque, le Football Américain.
La BBC révèle les résultats de cette étude menée sur d’anciens joueurs de rugby à XIII, en l’occurrence 25 anciens joueurs de la grande ligue australienne, la NRL. Ian Roberts, sélectionné 13 fois avec les Kangaroos australiens fait partie des volontaires ayant participé à l’étude. Il révèle après les résultats : « Il est très compliqué d’entendre que vous souffrez de lésions cérébrales. J’avais conscience que quelque chose n’allait pas chez moi, mais entendre dire que j’avais des cicatrices au cerveau est très troublant, ce sont des lésions irréversibles ! ». Les résultats de l’étude ont démontré que les joueurs ont subi durant leur carrière de grave lésions dues aux commotions dont ils ont été victimes. La NRL, au courant de cette étude, a indiqué prendre très au sérieux le problème des commotions et souhaite adopter les meilleures pratiques pour la gestion de celles-ci. Pour Roberts cette étude présente l’intérêt d’informer encore plus les joueurs des risques liés à ces commotions. Pour lui, chaque joueur doit être conscient des risques pris dans la pratique de leur métier.
Le reportage reprend l’exemple de l’ancien demi de mêlée des Giants d’Huddersfield, Luke Robinson qui dit avoir subi au moins une trentaine de KO dans sa carrière. Un joueur qui a des craintes pour sa santé future à cause de ses blessures, non considérées comme grave sur le coup. Néanmoins les nouveaux protocoles liés aux commotions vont dans le bon sens, et les plus jeunes qui débutent sont mieux renseignés et surtout immédiatement pris en charge dès leur sortie du terrain suite à un KO. L’interdiction du « Shoulder Charge » ou placage à l’épaule, sanctionné d’un carton rouge va totalement dans le sens de la protection du joueur. Une prise de conscience indispensable pour préserver l’intégrité de joueurs à qui l’ont demande d’être toujours plus fort et d’aller toujours plus vite.
L’étude menée par un spécialiste en commotion, le docteur Alan Pearce a comparé les résultats des 25 joueurs (âgés de 40-65 ans) à ceux de 25 hommes de même âge n’ayant jamais subi de commotions. Cinq thèmes ont été étudiés comme la mémoire, la motricité, l’apprentissage d’une nouvelle tâche, l’attention ou encore le temps de réaction. Et effectivement, des disparités plus ou moins fortes ont pu être constatées avec le groupe d’hommes en bonne santé. Ces différences ont été remarquées alors que la dernière commotion pour certains de ces joueurs avait eu lieu 20 ans auparavant. Néanmoins, le docteur Pearce veut rester optimiste. Malgré le déclin cérébral constaté et lié à la commotion, celui-ci peut être ralenti par un entraînement cognitif régulier et des exercices spécifiques. Si stopper ce déclin semble compliqué, l’idée est plutôt de le ralentir au maximum et ainsi offrir une vie confortable aux anciens joueurs. Pour Roberts, qui a depuis commencé des entraînements cognitifs, les progrès sont réels et pour lui, repenser au passé et ce qui aurait pu être mis en place à l’époque n’a plus d’importance. Il veut rester positif et prendre en main sa santé.
Les protocoles commotions mis en place et l’nterdiction de placages dangereux sont des progrès réels dans le rugby en général qui a pris conscience des dégâts liés aux KO. A XIII la multiplication des chocs et placages rendaient indispensable un durcissement des règles en ce sens. Cela devrait s’accentuer davantage avec les résultats de l’étude par le Docteur Pearce mais aussi avec ce qui se passe dans d’autres sports comme le rugby à XV ou le Foot US qui vont dans le même sens.
Le protocole mis en place par la FFR XIII en novembre 2016 : Parce que la protection des joueurs de tous les âges et de toutes les catégories est une priorité. Parce que la protection des joueurs est l’affaire de tous, la commission médicale a mis à jour un texte d’application du protocole de commotion cérébrale simple et accessible.
Les points importants, l’algorithme décisionnel, le protocole complet, les consignes aux joueurs et le certificat médical de reprise sont accessibles ici.