Sylvain Houles, viser toujours plus haut

Avant le début du Championship le 3 février prochain, nous avons rencontré Sylvain Houles, coach du Toulouse Olympique, qui parle de son rôle d’entraîneur, de la saison dernière et se projette sur celle à venir.

Sylvain, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Sylvain Houles, je suis dans le XIII depuis l’âge de 10 ans, j’ai été joueur et maintenant je suis entraîneur. C’est un sport dans lequel je me retrouve et où je prends énormément de plaisir, il a une place importante et me permet de trouver un équilibre dans ma vie personnelle.

C’est votre cinquième saison comme entraîneur, pensez-vous maîtriser ce rôle aussi bien que celui que vous aviez sur le terrain ?

Je pense que n’importe quel entraîneur dira que c’est compliqué de maîtriser complètement ce rôle. Il faut se remettre en question perpétuellement en fonction des challenges qui se présentent à nous. Il faut apprendre et évoluer en permanence pour réussir à faire progresser les joueurs et l’équipe. Etre entraîneur, c’est une éternelle remise en questions !

Avec un peu de recul, quel bilan faites-vous de la saison dernière ?

Mitigé je dirais car nous restons sur la déception de ne pas avoir terminé dans le top 4, ça s’est joué à pas grand chose sur le dernier match, la défaite de Hull KR à Halifax nous place 5ème. Après, avec un peu de recul, comme je l’ai dit aux garçons, nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait, tenir cette deuxième place pendant si longtemps en sortant d’Elite 1 et de League One, c’est un bel accomplissement. Cette année nous a aussi permis de nous structurer et d’avancer dans notre développement, les bases sont solides pour le club. Enfin, la saison dernière nous a donné envie de nous entraîner encore plus dur pour continuer à progresser et faire avancer le projet du club cette année.

Quels sont vos objectifs pour cette saison ?

L’objectif est d’accrocher ce top 4 mais nous avons même envie de voir plus haut que cela. Le groupe fait vraiment de son mieux pour aller le plus haut possible sans se fixer de limites.

Votre effectif est très stable depuis 3-4 saisons est-ce la clé de votre succès ?

Je ne sais pas si c’est la clé du succès mais c’est important de travailler avec des joueurs en qui nous avons confiance. Nous avons une philosophie qui consiste à donner beaucoup à nos joueurs en les mettant dans les meilleures conditions pour qu’ils progressent et nous leur demandons d’adhérer à notre projet. Et quand nous voyons tous les sacrifices qu’ils sont prêts à faire, nous avons forcément envie de continuer à travailler avec eux. Quand nous décidons de nous séparer d’un joueur, c’est que nous constatons soit qu’il est à la limite soit qu’il n’a plus cette passion et qu’il n’est plus prêt à faire des sacrifices pour progresser. Nous avons un groupe extraordinaire avec une bonne alchimie et j’ai l’impression que cette année il a franchi un cap ! Les jeunes qui rejoignent l’équipe savent qu’ils doivent se mettre rapidement au niveau et adhérer au projet et pour la plupart cela se passe très bien.

Pouvez-vous nous parler de vos 3 recrues William Barthau, Sam Rapira et Eddy Pettybourne ?

Ces trois joueurs ont un point commun, c’est l’expérience du haut niveau. Il était important pour nous de se renforcer à ce niveau-là car le groupe est plutôt jeune. Ils ont tous joué au top niveau que ce soit en Super League ou en NRL. William nous amènera une nouvelle option en demi, là ou l’année dernière nous avons pêché quand les 2 joueurs au poste étaient blessés. Il a un bon jeu au pied, une très bonne vision du jeu et c’est un excellent défenseur. Sam va nous amener sa puissance et son agressivité que ce soit dans ses courses ou dans sa défense. Eddy, c’est plus un joueur de ballon avec une très bonne qualité de passe, une bonne libération de balle et des courses explosives.

Quels sont les jeunes espoirs qui tapent à la porte de l’équipe première ?

Il y a Justin Sangare qui fait plus que taper à la porte car il a déjà joué 10 matchs de Championship et quelques uns en League One. Il continue à travailler dur et à bien progresser pour faire le plus de matchs possible avec l’équipe. Il y a quelques joueurs qui me plaisent en Elite 1 et en juniors, des joueurs qui doivent encore évoluer physiquement et techniquement. Je peux citer Mathieu Jussaume, Joseph Therond, Pierre-Jean Lima et Pierre Fourquet par exemple, ces quatre joueurs peuvent être intéressants pour notre groupe s’ils mettent tout en oeuvre pour continuer leur progression. Je pense aussi à Romain Pallares qui fait un bon début de saison avec l’équipe Elite.

Pas de Cup cette saison, regrettez-vous cette non-participation ? Ou au contraire est-ce un atout dans l’objectif Super League ?

Oui car c’est une compétition que nous aimons bien jouer, il y a deux ans nous avions fait un très bon parcours. Mais d’un autre côté dans notre objectif de Super League et au vu de la justesse de notre effectif, cela nous aidera un peu de ne pas la jouer.

Jouer le Magic Week-end avec pour la première fois deux équipes françaises, c’est une bonne nouvelle ? Comment appréhendez-vous ce rendez-vous ?

C’est une très bonne chose pour nous de jouer en levé de rideau de ce week-end de Super League. Jouer à Saint James Park à Newcastle, c’est un moment que les garçons vont attendre, c’est certain. Mais il ne faut pas oublier que pour nous cela sera un match capital pour atteindre nos objectifs et nous devrons être concentrés pour battre notre adversaire du jour, Toronto ! Il y a beaucoup de matchs à jouer avant ce Magic Week-end et il faut se focaliser là-dessus pour le moment.

Nicolas Jacquemard