
« Je me souviens » de Claude Cassagnol #1 : finale du championnat de France 1959
Parce que le Rugby à XIII a eu une riche histoire, nous avons décidé de revenir sur des moments forts, des matchs historiques qui ont marqué ce sport dans une nouvelle rubrique. Pour ce premier épisode, Claude Cassagnol nous fait le plaisir de nous remémorer la finale du championnat de France 1959.
Avant-match
Près de 13000 spectateurs étaient présents à Toulouse pour la finale du championnat de France de rugby à XIII. Le match opposait Villeneuve sur lot à Lézignan et le vainqueur allait succéder à Albi, champion en titre.
Composition des équipes | |
Villeneuve sur lot | Lézignan – Corbières |
Eito
Dubon – Merquey – Jimenez – Foussat Ballouhey – Monclus A.Lacaze Majorel – Tarrozzi Boldini – Lopez – Panno |
Esquibat
Le Camus – Barsalou – R.Castel – R.Benausse G.Benausse – Teisseire Condouret Calmet – Lannes Ponsinet – Moulis – R.Lacans |
Le match
Plus belle que moi tu meurs ! Titrait le journaliste André Passamar au lendemain d’une finale de gala entre les frères de couleurs Villeneuve et Lézignan. Une finale d’exception entre deux équipes super offensives, construisant à un rythme échevelé, haletant, le plus incroyable des suspenses. Si Villeneuve l’emporta par 24 à 16, le grand vainqueur fût le Rugby à XIII.

L’équipe de Lézignan – Corbières, finaliste du championnat de France 1959.
Feuille de match
Villeneuve 24
Essais : Boldini – Jimenez – Majorel – Foussat
Transformations : Pascal Eito (3)
Pénalités : Pascal Eito (3)
Lézignan 16
Essais : Lacans – R.Benausse
Transformation : Esquibat
Pénalités : Esquibat (3)
Drop : G.Benausse
Oui, quelles équipes! Les BENAUSSE,, PONSINET, LACANS… à Lézignan, les MERQUEY, FOUSSAT, BALLOUHEY, MAJOREL, A. LACAZE, TARROZZI… à Villeneuve. Des joueurs manieurs de ballons, totalement portés vers l’offensive, les cadrages, la création, et la vitesse d’exécution. Pas de mecs de 140 kg et pourtant des rudes, et dûrs au mal. J’avais 15 ans… On retrouve cet esprit de la vitesse, de la tonicité, de « l’explosivité » même, et du beau jeu, chez les TOULOUSAINS et les DRAGONS, par exemple.
Le lendemain dans Midi Olympique le Redacteur en Chef de La Dépèche et du Midol, le grand journaliste René Mauriès (rien à voir avec le futur président de la Fédé), titrait en première page : « Une fantasia de la grande époque » , décrivant le match fabuleux auquel il avait assisté et le comparant à l’épopée treiziste d’avant guerre … mettant en lumière ce retour au jeu de mouvement qui avait fait la gloire du néo rugby, alors que le jeu dérivait depuis quelques années vers le « tenu béton » …
en tant que villeneuvois je ne peux être que sensible à ce rappel, cette finale est restée dans ma mémoire, et comme souligné j’en ai conservé l’amour d’un jeu vibrant et enlevé, de quoi nous faire réfléchir sur celui que nous devons dare-dare retrouver !