Rémi Casty : « L’appétit vient en mangeant »
Quelques jours après le sacre des Dragons Catalans en Cup, nous avons rencontré Rémi Casty qui revient sur ce titre et se projette sur les échéances à venir.
Moins d’une semaine après votre victoire en Cup, réalises-tu ce que vous avez fait ?
J’ai réalisé en lisant les journaux et en regardant à nouveau le match, c’est là que je me rends vraiment compte de ce qu’on a réussi à accomplir en tant qu’équipe. C’est incroyable et énorme !
Même s’il y a eu des imprécisions techniques des deux côtés, on a eu la sensation d’un match très dur, comment l’as-tu ressenti sur le terrain ?
On voulait dès l’entame que ce soit un match très dur et on a mis beaucoup d’agressivité. On les laisse un peu revenir en première mi-temps par des fautes de discipline et en seconde période on a déjoué et fait encore plus d’erreurs. Cela nous a obligé à défendre la plus grosse partie du deuxième acte donc c’était très difficile physiquement. Mais on a bien tenu car les deux essais qu’ils marquent ce sont sur des erreurs de réception de notre part, on leur a offert. Globalement on peut dire que le match a été très rude et qu’en fin de match on était tous très fatigués.
En fin de match tu récupères un coup de pied de Warrington qui sauve la patrie, tu as presque l’air surpris sur le moment, peux-tu nous raconter cette action ?
Je sors juste après cette action car je commençais à être vraiment épuisé. Je vois le ballon qui s’élève et à la base je veux faire une « escorte », c’est à dire protéger pour un autre partenaire. Et comme la balle retombait et que personne ne se manifestait je me suis mis dessous pour la prendre, je la récupère et Brayden me saute dessus. J’étais heureux de l’attraper car c’était un moment clé et on avait fait quelques erreurs dans ce domaine, ça a fait du bien à l’équipe.
Tu as fait la tournée des médias, pas forcément une habitude pour toi, te prends-tu au jeu ?
Oui je me prends au jeu et j’apprécie de le faire car c’est important pour notre sport. On ne peut pas se permettre de bouder les médias alors qu’on ne fait que râler car on a très peu de couverture. Et même si c’est parce qu’on a gagné qu’ils nous appellent, cela fait plaisir et il faut en profiter à 100%. Cela va vite retomber car dès vendredi il y a déjà un autre match.
Vous avez aussi bien pu fêter ça avec les supporters, un grand moment pour les joueurs ?
Cela fait toujours plaisir, on est heureux de l’avoir gagné en tant que joueur, équipe ou club mais fêter ça avec eux c’était énorme car beaucoup font des sacrifices pour nous suivre.
Est-ce que 11 ans après Wembley était toujours aussi grand ?
Oui toujours aussi grand mais c’est vrai qu’entre temps j’ai connu d’autres grands stades donc il m’a fait moins forte impression qu’en 2007. On a joué à Newcastle, au stade de Manchester City ou à Cardiff qui sont des grands stades. Ce qui est bien à Wembley c’est que les tribunes sont très proches, c’est un vrai stade à l’anglaise, c’est vraiment superbe.
Ce qui marque depuis quelques semaines et même sur ce match, c’est que vous êtes une vraie équipe soudée qui ne lâche jamais rien, qu’est-ce qui fait cette force ? Comment s’est fait le changement avec le début de saison ?
À une période, on travaillait dur sans avoir de résultats et il y a eu des matchs vraiment pas jolis où on ne faisait pas les efforts. Le pire au niveau de l’attitude, c’est celui à Castleford et après la rencontre on s’est dit les choses dans les yeux et tout est un peu parti de là. On a trouvé de la solidarité et de la confiance envers nos coéquipiers et les résultats sont venus donc on a aussi retrouvé la confiance des victoires et notre jeu.
Même pendant cette finale, nous n’avons pas douté, on se sentait fort. Les regards et les petits mots entre nous pendant ce match, je savais que tout le monde allait répondre présent jusqu’à la fin.
Mickael Goudemand a appris la veille qu’il devait jouer cette finale à 21 ans avec seulement 6 matchs au compteur avec les Dragons. Il a réalisé une bonne performance et il nous a dit que les mots des joueurs et du staff avant la rencontre l’avaient aidé. Que dit-on à un joueur dans son cas ?
Je lui ai dit que j’étais content pour lui, que c’était mérité et qu’il fallait qu’il joue, il n’y a rien à inventer, c’est du rugby, il sait très bien le faire. Ce qui lui arrive est extraordinaire, il a 6 matchs de Super League et il gagne la Cup, alors que moi j’ai dû attendre 13 ans. Et j’espère que ce n’est que le premier titre pour les Dragons, j’espère en gagner d’autres avec lui mais Mickael a tout l’avenir devant lui, il en gagnera d’autres.
Même si on était déçu pour Louis, avec Mickael cela faisait 9 Français sur les 17 joueurs, c’est une bonne chose pour le XIII français. Au début du match il prend un coup, cela a été un peu dur mais il est revenu sur ses bases et a fait une très belle prestation.
Il y a une saison à terminer sans vraiment d’enjeu, quels objectifs pour l’équipe malgré tout ?
Il y a plusieurs objectifs, déjà en tant que joueur on a toujours envie de montrer un beau visage. Il y a aussi des joueurs qui vont avoir plus de temps de jeu et puis on vient de gagner la Cup, il ne faudrait pas prendre 5 déculottées, on a un standing et on doit respecter la Super League jusqu’au bout en donnant le maximum. Enfin on est seulement à 2 points de la 6ème place donc on va se battre pour y arriver car même si ce n’est pas qualificatif c’est toujours mieux que 8ème.
2019 arrive vite, maintenant que le club a remporté la Cup, la Super League peut être un objectif ?
Comme on dit l’appétit vient en mangeant donc oui. On aura quasiment le même groupe l’an prochain avec des renforts de qualité comme Sam Tomkins et avec notre état d’esprit actuel, il ne peut y avoir que de bonnes choses. Il ne suffit pas de le dire pour que ça arrive, il va bien falloir finir la saison et travailler dur car les autres équipes se renforcent et on sera attendu par nos adversaires l’an prochain.
Vraiment, un grand joueur que Rémi Casty un model pour les jeunes joueurs des Dragons Catalans .