Loz Knows #2 : arbitrage, embrouilles et vidéo !
De temps en temps, Laurent Garnier, la bible française de la NRL, viendra exprimer un avis, un ressenti ou encore un coup de gueule dans sa rubrique « Loz Knows ».
C’est toujours un mauvais signe lorsque l’on commence une saison de NRL en parlant d’un problème dans le jeu et qu’à quelques journées de la fin on en débat toujours. Je veux parler ici de l’arbitrage vidéo et plus précisément du fameux Bunker.
Si les arbitres de terrain ont, semble-t-il, trouvé la bonne carburation en cette fin de championnat au niveau des pénalités accordées pour « ralentissement de jeu » ou « mauvaise réalisation du tenu » (ils ont surtout arrêté d’être trop regardant pour ne plus “hacher” le jeu), l’arbitrage vidéo par contre vit en ce moment des heures plus controversées.
Pour rappel, le Bunker NRL est une unité Hi-tech située dans un immeuble de la banlieue de Sydney ayant coûté des millions de dollars australiens et disposant des dernières innovations technologiques. Il a vu le jour en 2016 et était à la base un outil pour aider à prendre des décisions si et seulement si l’arbitre en charge n’était pas sûr de la sienne prise dans le feu de l’action sur le terrain.
Le problème, c’est que désormais l’arbitre terrain en appelle presque toujours à la vidéo pour justifier sa décision lorsque un essai est marqué ou refusé. Ce qui a fait dire à l’ancienne star des arbitres de NRL, Bill Harrigan, sur l’antenne de Triple M (la radio treiziste australienne de référence) :
Les arbitres de nos jours manquent cruellement de confiance en eux ! Justement car ils sont trop aidés par la technologie…
En effet, l’arbitre terrain en plus de disposer de l’assistance vidéo est aussi relié en permanence par oreillette à un autre arbitre “mentor” (qui l’aiguille durant la partie) en plus de ses assistants sur le terrain. Pour le recordman des State Of Origin arbitrés (21), un seul remède :
Ils ont trop de personnes dans les oreilles. Il faut revenir aux bases de l’arbitrage ! Un bon placement dans le jeu et travailler sa confiance.
Plus que l’arbitrage vidéo, c’est en fait le système en charge du jeu tout entier qui est mis en cause. Le Bunker ne juge que ce qu’on lui demande de regarder et suit un processus d’élimination préétabli, ne cesse de répéter la NRL. Les arbitres terrain se défendent en invoquant la règle pure, et tout le monde en oublie le bon sens.
Les médias et les coachs réclament des explications et désormais des coupables au sein de l’establishment de la NRL, et vont même jusqu’à demander la suppression pure et simple du très coûteux Bunker. Le fait est que tout le monde craint, à juste titre, que les phases finales ne soient entachées d’une monumentale erreur vidéo. Ce qui est terriblement frustrant pour les fans, c’est la très désagréable impression que la NRL n’a vraisemblablement pas le début d’une réponse à apporter au problème. Ce qui a fait dire à l’ancien coach des Kangourous et du Storm de Melbourne, Chris Anderson, s’exprimant sur la chaîne 24/24 Rugby à XIII, FOX League :
Le problème est bien plus profond que cela. Il y a trop de businessmen qui gèrent la NRL et pas assez de gens compétents et vraiment amoureux de notre jeu.
Et pourtant pendant ce temps-là, ceux qui devraient faire l’actualité à la place du Bunker… les vraies stars de la NRL… les joueurs, continuent sans défaillir de produire chaque weekend, des exploits hors du commun sur tous les terrains d’Australie.
Laurent Garnier