Bernard Sarrazain : « L’expérience du Middle 8 nous sera bénéfique »

Alors que son équipe s’est qualifiée pour le Middle 8 qui commence dans une semaine, nous avons rencontré Bernard Sarrazain, président du Toulouse Olympique, pour parler de la saison en cours, du futur de la Super League et du développement du club.

Monsieur Sarrazain, vous avez obtenu la qualification, le premier objectif est atteint ?

Terminer dans le Top 4 était notre premier objectif. Il nous permet de pouvoir prétendre à une montée en Super League, l’objectif du club depuis de nombreuses années. Donc objectif atteint, en effet.

Malgré tout, Sylvain Houles avait parlé de Top 2, on connaît les avantages donc on imagine un peu de déception par rapport à cela ?

En toute logique, tant sur le plan sportif que financier, jouer 4 matchs à domicile plutôt qu’à l’extérieur n’est pas négligeable. Mais nous avons terminé troisième et nous ne pouvons pas faire machine arrière, nous devons avancer et faire avec.

Que retenez-vous des prestations de votre équipe sur cette première phase ?

Notre classement parle de lui-même. Je trouve que nous avons été plus performants que la saison dernière, nous avons marqué plus d’essais. Cette année encore, nous n’avons pas été épargnés par les blessures, c’est donc une grosse satisfaction d’avoir atteint notre objectif. Il y certains matchs où nous aurions pu obtenir un autre résultat, comme à Batley ou contre Londres à la maison par exemple, mais c’est la preuve que nous pouvons encore mieux faire.

Nos prestations ont été bonnes, notamment à domicile, et le public ne s’y trompe pas : notre moyenne de spectateurs augmente saison après saison, et nous avons joué des matchs avec de belles affluences, comme le premier match délocalisé du club, à Albi contre Leigh, mi-juin, avec près de 5500 personnes qui étaient venues encourager nos joueurs.

L’objectif maintenant c’est la Super League, combien de matchs va-t-il falloir gagner pour cela ?

L’année dernière, les Dragons et Leigh, qui ont joué le Million Pound Game, ont terminé avec quatre victoires sur sept, donc je dirais au moins une de plus (rires). Plus sérieusement, il est compliqué de se fixer un objectif. Quand on voit combien la première phase de Championship a été serrée, le niveau des Qualifiers devrait être encore plus relevé. Nous voulons profiter du fait de participer aux Qualifiers et nous mesurer à ces superbes équipes, comme Toronto, qui est une formation qui a le niveau pour monter à l’étage supérieur, nous sommes d’ailleurs très heureux d’aller jouer au Canada. Il y a aussi les 4 clubs de Super League, à commencer par le champion en titre Leeds. Ce sera formidable de jouer le premier match des Qualifiers à Headingley en direct à la télé. Chaque rencontre de ces phases finales s’annonce palpitante.

Si l’équipe obtient la montée, objectif atteint, si cela ne passe pas, qu’est-ce que cela change pour le TO ?

Quoiqu’il arrive, l’expérience emmagasinée grâce aux matchs de très haut niveau que nous allons jouer durant les prochaines semaines ne pourra nous être que bénéfique pour la suite. Après, si nous ne parvenons pas à monter, il est difficile de dire ce que cela va changer car nous ne connaissons pas encore le nouveau système qui sera appliqué aux compétitions britanniques la saison prochaine.

Beaucoup de discussions autour de la nouvelle formule de la Super League, quel est votre avis sur la bonne à avoir ?

Comme toutes les équipes de Championship je pense, je dirais que la meilleure chose serait de conserver le même système. Aujourd’hui, avec potentiellement quatre places synonymes de promotion en Super League, cette formule est la plus ouverte, qui est celle qui rend le niveau supérieur plus accessible. Si nous revenons à un championnat plus « classique », avec une ou deux équipes promues à la fin de la saison, comme j’ai pu entendre le dire, alors ce sera plus compliqué. Mais je comprends aussi la position des clubs de Super League qui ont besoin d’un championnat plus « stable » pour travailler.

Un mot sur vos autres équipes et le centre de formation, êtes-vous satisfait des différentes évolutions ?

Notre équipe Elite 1, dont nos pensionnaires du Centre de Formation font partie, ont réalisé une bonne saison. Le manque d’expérience leur a logiquement fait défaut, les empêchant de terminer plus haut, mais nous allons continuer à travailler pour que cette formation devienne plus compétitive dans les compétitions françaises et puisse encore plus tenir le rôle de « réservoir » de l’équipe professionnelle.

Dans les autres catégories, chaque formation continue son développement. Quand je vois des jeunes comme Joseph Thérond, Pierre Jean Lima ou Justin Bouscayrol qui ont joué quelques matchs avec les pros cette saison, les Juniors qui jouent en Elite 1, les Juniors Nationaux qui remportent la Coupe de France Tarbouriech, les performances des Toros, notre section de XIII fauteuil, je suis satisfait oui, et je souhaite que nous fassions encore mieux.

Dans le cadre de son développement, le TO va-t-il participer à la création ou au développement de clubs dans la périphérie toulousaine ?

Au-delà de la périphérie toulousaine, nous souhaitons donner au TO un rayonnement régional. Nous travaillons déjà avec les clubs de la couronne toulousaine et le comité de la Haute-Garonne dans le cadre du partenariat des « Clubs Amis » avec lesquels nous mettons en place des actions communes, que nous voulons continuer de développer bien sûr. Mais nous souhaitons toucher des clubs d’autres départements, comme nous l’avons fait avec les jeunes des écoles de rugby de Cahors ou Ornaisons, qui sont venus animer nos matchs à domicile et officier comme ramasseurs de balle, ou avec les clubs du comité du Tarn que nous avons mis à contribution pour la promotion et la vente des places du match contre Leigh à Albi.

Enfin au sujet de la rénovation du stade, le projet est toujours à l’arrêt ?

Les travaux sont arrêtés mais le projet continue de suivre son cours. Nous travaillons actuellement avec la mairie de Toulouse afin de régler les derniers problèmes techniques.

Nicolas Jacquemard