Alain Fabre, entre ambition et réalisme
Nous avons rencontré Alain Fabre, co-président du FC Lézignan, pour parler de la tribune, du changement d’entraîneur et de la saison à venir.
Monsieur Fabre, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Alain Fabre, je suis l’un des quatre co-présidents du FC Lézignan depuis quatre ans.
L’actualité c’est votre tribune qui a brûlé, on vous imagine très triste ? Est-ce que vous en savez plus sur ce qu’il s’est passé ?
Pour le moment on ne sait pas ce qu’il s’est passé, les suppositions tendent vers un court circuit électrique mais l’enquête est en cours. Les experts sont venus la semaine dernière.
De la tristesse bien sur, Lézignan perd une partie de son patrimoine rugbystique car cette tribune datait de 1919. Toutes les familles lézignanaises ont, à un moment de leur vie, fréquenté ses tribunes. Une fois la tristesse et l’émotion passées, il faut repartir de l’avant et pour cela je fais entièrement confiance au maire de la ville.
Allez-vous pouvoir reconstruire une tribune à moyen terme ?
Pour la saison à venir, ce sera trop juste pour rebâtir quelque chose donc il y aurait des tribunes temporaires le temps de relancer un projet et de construire quelque chose dans la lignée de ce qu’il y avait. Après ce sera un outil bien plus moderne et plus adapté aux contraintes d’aujourd’hui. C’est l’occasion de faire une belle structure à Lézignan adaptée aux contraintes du rugby à XIII.
Si on parle du sportif, deux demi-finales cette saison, quel bilan faites-vous pour l’équipe Elite ?
Le bilan est correct ! Deux demi-finales dans une année de transition avec beaucoup de changements c’est correct et beaucoup de monde aimerait avoir le même.
À Lézignan nous sommes assez exigeants et nous espérons toujours plus mais nous sommes un club habitué à jouer les premiers rôles depuis 10 ans. L’an dernier, nous perdons deux finales, cela a été assez dur à accepter et cette année le sportif a un peu souffert de cela et du changement d’entraîneur. Même si cela n’a pas toujours été simple, nous sommes fiers de notre équipe.
Pourquoi avoir choisi de vous séparer de votre entraîneur, Jamal Fakir ?
Car nous avons estimé qu’il n’était pas tout à fait prêt pour entraîner une équipe Elite et qu’il avait encore besoin d’apprendre. C’est très compliqué d’entraîner une équipe Elite, il y a des contraintes car le rugby n’est pas forcément la priorité de tous. Et puis succéder à Aurélien Cologni, ce n’est pas une petite affaire, car il fait partie des tous meilleurs entraîneurs français.
Jaja a bien relevé le défi mais cela a été compliqué pour lui par manque d’expérience et de connaissance des contraintes du rugby amateur, il a toujours joué en professionnel ou presque en 10/12 ans.
Pourquoi avoir choisi Olivier Janzac pour lui succéder ?
Déjà Olivier est un ancien du club qui a connu beaucoup de succès avec Lézignan. Il fait partie de la génération qui a marqué le renouveau du FCL. C’est un entraîneur qui a eu beaucoup de réussite avec Limoux, double champion de France, alors que quand il avait pris l’équipe ils étaient assez bas.
Olivier saura manager des amateurs en tenant compte de leurs contraintes et de leurs impératifs. Il était libre et avait envie de relever le défi d’entraîner Lézignan. Les deux mots qui reviennent chez lui, ce sont professionnalisme et plaisir, comme quoi ce n’est pas incompatible. Pour nous, c’était le choix le plus opportun.
Quels sont vos objectifs sportifs pour la saison à venir ?
Les résultats viendront si tout va bien. Fixer des objectifs, c’est facile à dire mais la loi du terrain c’est autre chose. Peu de gens attendaient Avignon cette année, même s’ils ont un très bon groupe et un très bon staff, mais ce sont eux qui sont champions de France et pas Limoux ou Saint-Estève XIII Catalan. J’espère que les joueurs, le staff, les dirigeants et les supporters prendront du plaisir et ce serait déjà une très bonne chose.
Un mot sur les autres équipes du club, un bilan de la saison terminée et l’objectif pour celle à venir ?
Nous avons tous fait un gros travail pour avoir des staffs de qualité dès l’école de rugby jusqu’aux juniors. Le travail effectué sur 4 ou 5 ans est en train de porter ses fruits : l’équipe minimes a fait finale de Coupe de France, l’équipe cadets a joué les deux finales coupe et championnat et les juniors qui ont remporté la Coupe de France et fait les demi-finales du championnat. Peu de clubs peuvent se vanter de tels résultats, c’est vraiment énorme et cela montre que Lézignan est toujours un grand club formateur.
L’année prochaine, les équipes seront compétitives dans toutes les catégories pour jouer le haut du tableau à chaque fois.
L’AS Carcassonne va redémarrer et poser les bases d’un club professionnel, quels sont pour le FCL les objectifs de développement d’un point de vue structurel ?
Avant de parler de développement, il faut consolider les bases, asseoir son club dans la durée dans un sport qui n’est pas reconnu en France et qui souffre d’un manque de médiatisation. Pour moi, assurer la survie des clubs c’est déjà énorme, je ne parlerais pas de professionnalisme car à mon avis c’est de l’utopie. Il faut être réaliste et pour moi c’est compliqué de proposer des contrats professionnels pour le moment à des joueurs français en Elite 1.